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Alcool et travail : aucun milieu n’est épargné

«Tout le monde est touché», résume Guillaume Airagnes, psychiatre addictologue à l'hôpital Georges-Pompidou à Paris. [Archives AFP].

Employés, cadres, ouvriers, artisans... Contrairement aux idées reçues, toutes les catégories socioprofessionnelles sont concernées par une consommation excessive d’alcool, s’alarme une étude publiée ce jeudi 17 mai.

Près de 23% des hommes travaillant dans des professions intermédiaires (enseignants, infirmiers, techniciens...), et 8,6% des femmes, sont par exemple concernés.

Autre cliché battu en brèche : chez les femmes, ce sont les cadres qui présentent le plus haut pourcentage de consommation à risque d’alcool (11,7 %), bien devant les ouvrières et les artisans (8,6 %).

«Tout le monde est touché [...] pour le dire de manière un peu triviale», résume Guillaume Airagnes, psychiatre addictologue à l'hôpital Georges-Pompidou à Paris et doctorant à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Ces résultats sont tirés de la Cohorte Constances, une vaste enquête de santé publique française, lancée en 2013, et qui suit 200.000 volontaires. Ils ont été rendus public dans le cadre de la 3e journée nationale de prévention des conduites addictives au travail.

Les personnes qui parlent en public sont très concernées

Certains secteurs se détachent malgré tout, et notamment ceux de l'éducation, des services à la personne et du commerce. Les travailleurs de ces secteurs ont en commun le fait d'être «exposés quotidiennement au public dans le cadre de leur travail», note Guillaume Airagnes.

Les personnes confrontées «à ce type de risque psychosocial qu'est l'exposition stressante au public ont davantage de risque d'avoir des consommations d'alcool» plus élevées, explique le chercheur.

Enfin, un usage dangereux de l'alcool multiplie par 1,7 le risque de perdre son emploi dans l'année, selon cette étude. Ce risque concerne «même des gens qui sont en CDI», et qui ne présentent pas de signes visibles de dépendance comme «quelqu'un qui arriverait ivre ou tremblotant au travail», avertit Guillaume Airagnes.

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