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Henri, Lassana Bathily, Arnaud Beltrame, Mamadou Gassama... Ces 15 héros du quotidien qui ont marqué les esprits

Surnommé le «héros au sac à dos», Henri 24 ans, a marqué les esprits en s'interposant, jeudi 8 juin 2023, face à un homme qui a poignardé plusieurs personnes, dont quatre enfants, à Annecy en Haute-Savoie. Un acte de bravoure qui fait écho à plusieurs autres, accomplis par autant de héros du quotidien.

Que ce soit Henri, Lassana Bathily, Arnaud Beltrame ou encore Mamoudou Gassama... Ces anonymes ont tous à leur manière marqué les Français.

Rien ne les prédestinait en effet à voir leur quotidien bousculé. Mais n'écoutant que leur courage, ils ont sauvé plusieurs vies, les projetant dans la lumière. 

8 juin 2023 : le «héros au sac à dos»

Henri, jeune homme de 24 ans de confession catholique, avait entamé le 25 mars dernier un tour de France des cathédrales. Ce passionné de patrimoine religieux venait d'arriver à Annecy après avoir fait étape à Grenoble (Isère). 

Mais tout a basculé ce 8 juin 2023, lorsqu’Henri s’est retrouvé nez à nez avec un homme, présenté comme un réfugié syrien, muni d’un couteau qui venait de poignarder plusieurs personnes dont quatre jeunes enfants dans un parc de la ville.

Si au lendemain du drame l’étudiant en philosophie a affirmé au micro de Pascal Praud sur CNEWS avoir eu «la peur de sa vie», humblement, il a raconté avoir «agi instinctivement. Pour moi, c'était impensable de rester à rien faire», a-t-il dit.

Sur une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux, on le voit notamment pourchasser l’assaillant, muni d’un sac de randonnée sur le dos, et d’un autre sac devant lui en guise de protection qui lui donneront son surnom. Un courage qui a particulièrement été loué par les internautes mais également par Emmanuel Macron, le président de la République, qu'il devait même rencontrer. 

 26 mai 2018 : Mamoudou Gassama sauvait un enfant

«Par chance, il y avait quelqu'un qui avait une bonne condition physique et qui a eu le courage d'aller chercher l'enfant», avaient déclaré les pompiers au lendemain du 26 mai 2018, après que l'enfant sauvé par Mamoudou Gassama eut été placé en sécurité. 

Alors qu'il se trouvait dans le 18e arrondissement de Paris, rue Max Dormoy, Mamoudou Gassama avait aperçu un enfant suspendu au balcon du quatrième étage. Le jeune homme n'avait pas hésité et avait escaladé l'immeuble, parvenant en à peine une trentaine de secondes à se hisser jusqu'à la hauteur de l'enfant, âgé de 4 ans, qu'il a pu ramener sur le balcon.

«Je suis sorti, j’ai couru pour regarder les solutions pour le sauver. J’ai réussi à attraper le balcon, je suis monté comme ça et Dieu merci, je l’ai sauvé.», avait expliqué Mamoudou Gassama. Arrivé au Mali quelques mois auparavant et étant sans-papiers, les appels s'étaient multipliés sur les réseaux sociaux afin qu'il soit naturalisé en récompense de son geste héroïque. 

Deux jours plus tard, soit le 28 mai, Mamoudou Gassama était reçu à l'Elysée par le président de la République Emmanuel Macron et recevait la médaille d'honneur pour acte de courage et de dévouement, en plus d'être naturalisé. La brigade de sapeurs-pompiers de Paris lui avait également proposer de l'accueillir en son sein. 

23 mars 2018 : Arnaud Beltrame se substituait à une otage

Le 23 mars 2018 au Super U de Trèbes, près de Carcassonne (Aude), commençait une prise d’otages particulièrement sanglante et qui coûta la vie à Arnaud Beltrame. Le terroriste islamiste Redouane Lakdim venait d’abattre deux personnes à 11h28, lorsqu’Arnaud Beltrame, 44 ans et officier supérieur de la gendarmerie, décidait d’entrer dans une pièce du supermarché où le criminel s’était replié. Menaçant de tuer la dernière otage, Julie une caissière du magasin, le militaire se substitua à la femme, dans un face-à-face avec le terroriste qui dura trois heures.

Laissant son téléphone ouvert sur la table pendant qu’il se battait avec Redouane Lakdim pour le désarmer, tout en criant «Assaut ! Assaut !», c’est en entendant des tirs de balles que le GIGN est intervenu. Hélas, Arnaud Beltrame blessé par balles, mourait d’un coup de couteau au niveau de la gorge. Son acte héroïque a permis de sauver la vie d’une otage, une bravoure telle qu’un hommage en son honneur a été organisé sous l’Arc de Triomphe à Paris le 23 mars 2023, durant la cérémonie de ravivage de la flamme de la Nation.

Son sacrifice aura connu un grand retentissement et provoqué une vive émotion dans le pays, mais aussi dans le monde. A titre posthume, Arnaud Beltrame a reçu la médaille de la Gendarmerie nationale avec palme de bronze pour avoir reçu une citation à l’ordre de la Gendarmerie, une médaille d’honneur pour acte de courage et de dévouement notamment.

14 JUILLET 2016 À NICE : LE MOTARD, LE CYCLISTE ET LE LIVREUR

Comme chaque année, fête nationale oblige, les Niçois s'étaient rassemblés sur la mythique promenade des Anglais pour admirer le feux d'artifice le 14 juillet 2016. Mais Mohamed Lahouaiej-Bouhlel précipitait son camion poids lourd sur la foule, faisant 86 morts et 468 blessés.

Franck, surnommé «le motard de Nice», était l'un de ceux qui avaient tenté d'arrêter le terroriste. Il était sur son scooter avec son épouse quand le camion avait foncé sur la foule. Il a alors déposé sa femme avant de se lancer à la poursuite du véhicule-bélier. «Quand j'étais à son niveau, je me suis posé la question : qu'est-ce que tu vas faire avec ton pauvre scooter ?», avait-il expliqué à Nice Matin. Commençait alors une scène digne d'un film d'action. 

«Je l'ai jeté contre le camion. J'ai continué à courir après lui. Je me souviens être tombé puis reparti à toutes jambes. Et finalement, je suis arrivé à m'accrocher à la cabine». Finalement, le quinquagénaire parvint à atteindre le terroriste, et le roua de coups avant d'être assommé d'un coup de crosse. 

Un autre homme au guidon d'un deux-roues, Alexandre Migues, avait essayé d'arrêter la course folle du camion. «J'ai vu une personne se faire écraser, j'ai jeté mon vélo et j'ai commencé à courir après le camion», avait-il raconté. Il avait par la suite essayé d'ouvrir la portière du camion, en vain. Avec Gwenaël, un livreur de 26 ans, ils ont poursuivi le camion armés d'un couteau. Ces trois hommes ont reçu la Légion d'honneur le 14 juillet 2017, un an après l'attentat

13 novembre 2015 au Stade de France : l'agent de sécurité Salim Toorabally

Quelques minutes après le coup d'envoi du match de football amical qui opposait la France et l'Allemagne le 13 novembre 2015, Bilal Hadfi, l'un des trois kamikazes du Stade de France, se présentait à la porte d'entrée. 

Il y rencontrait Salim Toorabally, un agent de sécurité. Le terroriste âgé de 20 ans lui expliquait alors devoir rentrer, sans billet, puisque c'est son ami déjà à l'intérieur qui le détenait. Mais Salim Toorabally, 45 ans, lui refusa l'accès et prévint ses collègues. Bilal Hadfi se fera exploser quelques minutes plus tard, aux abords du stade. 

13 novembre 2015 au Bataclan : le commissaire anonyme

21h40 au Théâtre du Bataclan ce même jour, le concert des Eagles Of Death Metal battait son plein jusqu'à ce qu'un groupe de trois terroristes s'en prenne aux spectateurs. La tuerie fera 90 morts et une dizaine de blessés. 

Lorsque l'alerte fut donnée, un commissaire de la Brigade anti-criminalité (BAC) en permanence ce soir-là, décidait d'intervenir avec son chauffeur policier, et ce sans attendre l'arrivée des renforts. Les deux hommes furent les premiers à entrer dans la salle de spectacle. L'un des kamikazes en ligne de mire, ils parvenaient à l'abattre à vingt mètres de distance, épargnant des dizaines de spectateurs. Malgré les nombreuses demandes, le commissaire n'a jamais dévoilé son identité. 

13 novembre 2015 au Bataclan : Didi, l'agent de sécurité héroïque

Lorsqu'un commando terroriste attaqua le Bataclan le 13 novembre 2015, Didi un Algérien de 35 ans et chef de la sécurité du Bataclan, a sauvé de nombreuses vies. Alors qu'il se trouvait à l'extérieur et aurait pu prendre la fuite, il était retourné dans la salle de concert.

A la suite des premiers coups de feu, lorsque de nombreuses personnes étaient allongées par terre, il attendit que les assaillants rechargent leurs armes pour ordonner le signal de fuir. Ce simple geste a permis à des dizaines de spectateurs de s'échapper. «Avec du recul, je me dis que c'était complètement dingue. Mais je connaissais la salle par cœur. J'ai fait ce que je devais faire», avait-il déclaré à l'époque. 

9 JANVIER 2015 À L'HYPERCACHER : LASSANA BATHILY

Employé d'origine malienne et de confession musulmane du magasin HyperCacher, Lassana Bathily se retranchait dans la chambre froide avec dix-sept autres otages pendant l'attaque, les sauvant d'une mort certaine, le 9 janvier 2015. Tous parvenaient à s'échapper par la sortie de secours, et le manutentionnaire avait pu livrer des informations cruciales aux policiers, afin que ces derniers puissent libérer les otages. 

Malgré le succès médiatique que rencontrera Lassana Bathily, le jeune homme n'a eu de cesse de minimiser son rôle, allant jusqu'à écrire un livre intitulé «Je ne suis pas un héros». Il n'a pas été décoré de la Légion d'honneur, mais a été naturalisé cette même année. 

21 AOÛT 2015 : LES HÉROS DU THALYS

17h50, gare de Bruxelles-Midi le 21 août 2015. Ayoub El Khazzani, 26 ans, pénétrait dans le train en direction de Paris, armé d'un fusil d'assaut Kalachnikov, d'un pistolet Luger 9mm et d'un cutter. Lors de sa traversée du train, il fera face à plusieurs hommes courageux. 

Le premier fut Damien, un Français de 28 ans ayant souhaité garder l'anonymat. Il fut le premier passager à se jeter sur l'assaillant. Le terroriste croisa ensuite le chemin de Mark Moogalian, un enseignant franco-américain de 51 ans qui voyageait avec sa femme. Voyant Damien et le terroriste se débattre, il parvint à arracher la kalachnikov des mains de ce dernier. Il fut grièvement blessé par balle dans l'altercation mais sera secouru par Spencer Stone. 

Les trois américains Spencer Stone, Alek Scarlatos et Anthony Sadler ont également entravé la route d'Ayoub El Khazzani. Ces trois amis d'enfance, originaires de Californie, devaient voyager à travers l'Europe pour leurs vacances. Les deux premiers, Spencer Stone et Alek Scarlatos, étaient engagés dans l'armée américaine et la garde nationale de l'Oregon. Spencer Stone, 23 ans à l'époque, fut le premier à bondir sur l'assaillant, tandis qu'Alek Scarlatos, 22 ans, parvint à lui arracher son arme des mains. 

Les cinq hommes ont été décorés de la Légion l'honneur. Les trois compères américains ont également été reçus par l'ancien président des Etats-Unis Barack Obama et ont interprété leur propre rôle dans «15h17 pour Paris», un film réalisé par Clint Eastwood. 

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