Alors que les trois camps de migrants parisiens viennent d'être évacués, les élus de la capitale redoutent qu'un nouveau campement de fortune puisse être réinstallé. Un débat houleux à ce sujet s'invite au conseil de Paris ce mardi.
D'un côté, l'exécutif compte bien rappeller à l'Etat leur proposition de travailler main dans la main, pour l'accueil et la gestion des près de 50 à 70 migrants qui arrivent quotidiennement dans la capitale. Alors même que la maire de Paris, Anne Hidalgo, a récemment annoncé qu'elle était favorable à l'ouverture d'un nouveau centre de premier accueil (CPA), tel que la «bulle» – récemment fermée – de la porte de la Chapelle (18e).
#Reportage La gestion des #migrants à #Paris est au coeur d'une bataille politique entre l'exécutif et @Anne_Hidalgo, qui a appelé le gouvernement à respecter ses "obligations légales" dans l'accueil des #réfugiés
Témoignages de #MineursIsoléshttps://t.co/h2MQGomiPO pic.twitter.com/7DNwmmEcL0— EXPLICITE (@expliciteJA) 4 juin 2018
«Nous allons déposer un vœu qui sera l’occasion – une fois de plus – d’appeler l’Etat à un partenariat pour mettre en place des mesures et prévenir ainsi l’installation de nouveaux campements » a expliqué Bruno Julliard, le premier adjoint. Pour l'élu, il ne s'agit pas «de se renvoyer la balle pour essayer de faire porter la responsabilité à autrui», mais de «travailler main dans la main» pour régler cette situation.
En face, les groupes d’opposition, notamment UDI Modem et LRI, veulent aller plus loin. Ils ont déposé conjointement un voeu pour que la maire prenne un arrêté d’évacuation dès lors qu’un campement sauvage voit le jour et «qu’en cas de carence au bout d’un délai de 8 jours constatée par la mairie de l’arrondissement concernée, le préfet se substitue à la mairie pour prendre un arrêté d’évacuation» .
Rappelant les 36 «évacuations» qui ont déjà eu lieu à Paris, Danielle Simonnet (France Insoumise) émet, quant à elle, le voeu – adressé au gouvernement – que ce dernier «engage les moyens afin de créer les places nécessaires» pour accueillir ces migrants «exilés».
Pour le groupe PPCI, la question de la gestion des migrants passe essentiellement par «leur insertion professionnelle». A ce titre, ils déposent un voeu afin de mettre en valeur «les compétences professionnelles» de ces personnes, et de les mettre en contact avec des entreprises privées comme publiques.