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Jeune tué à Nantes : le policier à l'origine du tir placé en garde à vue

Un jeune homme de 22 ans est mort mardi soir à Nantes après avoir été touché par balle par un policier lors d'un contrôle. Ce dernier a été placé en garde à vue jeudi midi par l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN).

Sur instruction de Pierre Sennès, procureur de la République de Nantes, «le fonctionnaire de police qui a fait usage de son arme de service et causé le décès de la victime a été placé en garde à vue ce jour à 12H40 par l'IGPN du chef de violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner», selon un communiqué du parquet envoyé jeudi.

«Ce n'est qu'à l'issue de cette mesure de garde à vue que le procureur de la République de Nantes sera en mesure de faire connaître sa décision sur les suites à réserver à cette affaire», est-il précisé. En visite jeudi à Nantes, le Premier ministre Édouard Philippe a exigé «la plus grande transparence» sur les circonstances de la mort du jeune homme qui a été suivie par deux nuits de violence dans plusieurs quartiers de la ville.

M. Philippe a également exprimé sa «condamnation la plus ferme» des violences, en précisant que 11 gardes à vue étaient en cours. Quatre mineurs, dont un de 13 ans, figurent parmi les personnes interpellées. La plupart ont été arrêtées dans le quartier du Breil où a été tué le jeune homme originaire de Garges-lès-Gonesse (Val d'Oise).

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a lui assuré depuis Marseille que le gouvernement ferait «tout pour apaiser la situation dans la ville et le quartier : c'est notre devoir de restaurer la tranquillité à Nantes, comme nous souhaitons le faire dans tout le pays».

Après un début de soirée relativement calme mercredi à Nantes, des véhicules ont à nouveau été incendiés dans les quartiers dits «sensibles» du Breil, de Bellevue, des Dervallières et de Malakoff. Jusqu'à 05H00 du matin, les forces de l'ordre ont fait face «à quelques petits groupes».

Sept bâtiments publics et une dizaine de commerces ont été incendiés. Une pharmacie a notamment été détruite aux Dervallières et plus d'une quarantaine de véhicules ont brûlé. 

Une voiture a aussi été dégradée par un cocktail Molotov dans la cour du commissariat de Saint-Herblain, dans la banlieue de Nantes. Enfin, un CRS a été blessé à la main et un impact a été relevé sur le casque d'un policierdépartemental, qui pourrait être dû à un tir de 22 Long Rifle, mais ce policier n'a pas été blessé.

A Garges-lès-Gonesse, des policiers ont été la cible de projectiles et de cocktails Molotov dans la nuit et des poubelles ont été incendiées. Une personne a été interpellée. Dans la soirée, une marche avait rassemblé environ 200 personnes.

«Le SRPJ de Nantes et l'Inspection générale de la police nationale sont saisies de l'enquête afin de préciser la commission des faits et déterminer dans quelles circonstances le policier a été amené à faire usage de son arme», avait précisé à l'AFP le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès.

Le décès avait aussitôt déclenché des violences urbaines dans le quartier du Breil où des jeunes étaient armés de cocktails Molotov, selon une source policière. Des voitures ont été incendiées et un centre commercial a été en partie ravagé par les flammes, avait constaté l'AFP.

Dispositif de sécurité renforcé

«Dès le démarrage de l'intervention, des violences urbaines ont éclaté. On continue de sécuriser l'intervention des pompiers», devant le centre para-médical incendié, situé dans un centre commercial du quartier, avait précisé M. Bertrand.

Un habitant du quartier, Steven, 24 ans, avait déclaré à une journaliste de l'AFP avoir «entendu des détonations». «J'ai mis une demi-heure à descendre. Je voyais que ça brûlait de partout, ça courrait de partout. Il y avait le feu à des poubelles, à des voitures. Ils étaient en train de tout casser. Ça a duré super longtemps». Selon le jeune homme, le calme était revenu peu après minuit.

La situation semblait apaisée peu avant 01H00 dans le quartier du Breil, mais d'autres violences avaient aussi éclaté dans deux autres zones sensibles de Nantes, aux Dervallières et à Malakoff, quartier où des véhicules ont été incendiés, avait constaté une journaliste de l'AFP.

Des renforts policiers étaient attendus à Nantes et notamment dans le quartier du Breil qui était placé en dispositif de sécurité renforcé après la découverte d'un blessé par balle la semaine dernière avec suspicion de l'usage d'une arme de guerre, selon une source proche du dossier.

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