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Mort de Naomi Musenga : la jeune femme est morte d'une intoxication au paracétamol

Le frère de Naomi Musenga demande justice pour sa soeur lors d'une marche silencieuse à Strasbourg, le 16 mai 2018 [FREDERICK FLORIN / AFP/Archives] Le frère de Naomi Musenga demande justice pour sa soeur lors d'une marche silencieuse à Strasbourg, le 16 mai 2018 [FREDERICK FLORIN / AFP/Archives]

Son visage avait bouleversé la France : six mois après la mort de Naomi Musenga, décédée après avoir été raillée par une opératrice du Samu, le procureur de la République de Strasbourg a annoncé mercredi l'ouverture d'une information judiciaire.

«Je procéderai dans les prochains jours à l'ouverture d'une information judiciaire du chef de non-assistance à personne en péril contre l'opératrice du centre des appels d'urgence et tous autres, ainsi que du chef d'homicide involontaire contre X», a annoncé le procureur de Strasbourg, Yolande Renzi dans un communiqué.

Le procureur a indiqué avoir reçu mardi plusieurs membres de la famille Musenga avec leur avocat et avoir «pu évoquer avec eux les éléments médicaux obtenus» qui expliquent «le décès de Naomi Musenga comme étant la conséquence d'une intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours».

«La destruction évolutive des cellules de son foie a emporté une défaillance de l'ensemble de ses organes conduisant rapidement à son décès», a précisé Mme Renzi.

La mort de Naomi Musenga, une Strasbourgeoise de 22 ans, décédée le 29 décembre, dont l'appel de détresse avait été traité avec mépris par une régulatrice du Samu, avait soulevé une vague d'indignation dans l'Hexagone.

Un document sonore, relatant les échanges entre la jeune femme et l'opératrice, avait été largement diffusé par les médias et sur les réseaux sociaux.

Un millier de personnes avaient défilé le 16 mai dans le centre de Strasbourg, pour réclamer «justice et vérité» pour «Naomi». Des rassemblements avaient réuni aussi quelques dizaines de personnes à Paris et Valence.

«Un cauchemar»

Après le déclenchement de la polémique, le responsable du Samu de Strasbourg avait présenté sa démission et la ministre de la Santé Agnès Buzyn avait indiqué qu'il n'y aurait pas d'autres sanctions.

L'assistante de régulation mise en cause avait été suspendue début mai et devait faire l'objet d'une procédure disciplinaire.

L'ouverture d'une information judidiciaire était une demande très forte des parents de la jeune femme, décédée aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS). En juin, la famille avait convié la presse pour demander que les causes et les responsabilités dans sa mort soient dévoilées.

«J'implore madame le procureur (de Strasbourg, NDLR) pour que l'on entre dans le fond. Nous sommes démunis», avait déclaré Honorine Musenga, la mère de Naomi.

Parallèlement à une enquête administrative confiée à l'Inspection des affaires sociales (Igas), le parquet de Strasbourg avait ouvert début mai une enquête préliminaire, mais cette procédure ne permettait pas à la famille ou à ses avocats d'accéder au dossier.

Les dysfonctionnements soulevés par l'Igas avaient entraîné «un retard global de prise en charge de près de 2h20» de la jeune mère de famille, décédée finalement à l'hôpital plusieurs heures après son premier appel aux urgences.

Le mois dernier, Me Jean-Christophe Coubris, l'un des avocats de la famille, estimait qu'il était «inacceptable que l'on reste sur ce schéma d'enquête préliminaire», vécu comme «un cauchemar». Me Mohamed Aachour, autre avocat de la famille, avait demandé «que des mises en examen soient prononcées et qu'une information judiciaire soit ouverte».

Les parents de Naomi Musenga devaient être reçus ce mercredi soir avec leurs conseils à Paris au ministère des Solidarités et de la Santé d'Agnès Buzyn.

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