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Nouveau renvoi du procès d'Alexandra D., fausse victime présumée des attentats de Paris

Alexandra D., âgée de 32 ans, s’est présentée libre, sous contrôle judiciaire, au tribunal correctionnel de Paris.[BENOIT PEYRUCQ / AFP]

Alexandra D., fausse victime présumée des attentats du 13 novembre 2015, a obtenu ce jeudi du tribunal correctionnel de Paris un nouveau report de son procès pour escroquerie et faux témoignage. Elle sera jugée le 2 octobre.

Alexandra D., âgée de 32 ans, s’est présentée libre, sous contrôle judiciaire. Elle vient de prendre pour avocat William Bourdon, motif invoqué par sa défense pour demander ce nouveau report, afin d’être en mesure de prendre connaissance du dossier. Dès lors, le tribunal a renvoyé l'affaire au 2 octobre à 9H00, devant la 24è chambre.

Parmi les faits qui sont reprochés à Alexandra D. figure une escroquerie, à hauteur de 20.000 euros, du Fonds de garantie des victimes de terrorisme et autres infractions pénales (FGTI) entre janvier 2016 et mai 2017. Elle était ainsi inscrite sur la «Liste unique des victimes» établie par le parquet, ce qui lui avait ouvert des droits à l'indemnisation.

Peu après les attaques du 13 novembre 2015, qui avaient fait 130 morts, la jeune femme avait assuré se trouver sur la terrasse du Carillon, l'un des établissements touchés par les fusillades, avec deux amis qui avaient, selon ses déclarations, été tués. À l’époque, elle prétendait avoir reçu une rafale de kalachnikov dans le coude, dont elle avait gardé les stigmates : une cicatrice causée par le «retrait de la balle» en janvier 2016.

Pourtant, plusieurs incohérences dans son récit avaient éveillé l'attention et conduit à l'ouverture d'une enquête. Ainsi, à plusieurs médias le 14 novembre 2015, la jeune femme expliquait qu'elle était une habituée du Carillon, mais ne s’y trouvait pas le soir des attaques.

Particulièrement investie auprès de l'association de victimes «Life for Paris», Alexandra D. avait notamment été interviewée et photographiée par l'AFP en novembre 2017 dans le cadre d'un article sur les victimes ayant eu recours au tatouage comme «thérapie». «Life for Paris» et le FGTI se sont constituées partie civile.

L’Association française des victimes du terrorisme (AFVT) souhaite pour sa part la poursuivre «pour des faits d'escroquerie à son propre préjudice» et «une citation sera délivrée dans les prochains jours», a déclaré son avocate, Claire Josserand-Schmidt. Alexandra D. «avait participé à un stage thérapeutique d'une semaine organisé et financé par l'AFVT, puis était restée en contact avec ce groupe en continuant à lui mentir», a raconté Guillaume Denoix de Saint Marc, directeur général de l'AFVT.

Une quinzaine de personnes ont déjà été condamnées pour tentative d'escroquerie ou escroqueries liées aux attentats de 2015.

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