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Remaniement, impôts : Macron appelé à trancher pour lever les doutes

Daniel Cohn-Bendit (g) et Emmanuel Macron (d) lors d'un débat à Francfort, le 10 octobre 2017 [LUDOVIC MARIN / AFP/Archives] Daniel Cohn-Bendit (g) et Emmanuel Macron (d) lors d'un débat à Francfort, le 10 octobre 2017 [LUDOVIC MARIN / AFP/Archives]

Confronté à une rentrée agitée, Emmanuel Macron va tenter de reprendre la main cette semaine en réglant la délicate succession de Nicolas Hulot et en donnant ou non son feu vert au prélèvement à la source.

L'Elysée est resté silencieux ce week-end sur ces deux dossiers chauds qui empoisonnent le retour de vacances du gouvernement et de la majorité.

Mardi devrait être une journée clé avec l'annonce attendue du remaniement et une réunion prévue à l'Elysée sur le prélèvement à la source avec le Premier ministre Edouard Philippe et Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes publics.

En attendant, Emmanuel Macron s'immergera lundi toute la journée dans un collège de Laval pour vivre la rentrée scolaire, qui s'est jusqu'à présent préparée dans le calme.

Sur le remaniement, les supputations se focalisent dimanche autour du nom de Daniel Cohn-Bendit pour le poste de ministre de la Transition écologique laissé vacant par Nicolas Hulot.

Cette figure de l'écologie politique et de mai 68 a exprimé des réserves personnelles tout en laissant la porte ouverte. «Tout le monde sait que je suis très réticent à être ministre et donc ça ne change pas du jour au lendemain», a-t-il déclaré sur LCI.

Mais il a dit attendre d'avoir «une discussion de fond» avec Emmanuel Macron pour savoir «ce que le gouvernement voulait faire dans la transition écologique». Il a appelé le président à surmonter «l'iceberg des conservatismes et du court-termisme», dans une tribune au JDD publiée dimanche.

C'est à Daniel Cohn-Bendit, qui «est une voix importante dans le débat public», de «dire ce qu'il veut faire», a souligné le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, sans confirmer une rencontre entre l'ex-eurodéputé écologiste et le chef de l'Etat.

Agé de 73 ans et sans mandat depuis 2014, Daniel Cohn-Bendit a soutenu la candidature d'Emmanuel Macron, avec lequel il s'entretient régulièrement, notamment sur l'Europe.

Il «correspond parfaitement au projet qui est le nôtre: il est progressiste, européen et écologiste», a commenté le député LREM Hugues Renson sur Radio J.

Outre celui de Daniel Cohn-Bendit, sont cités les noms de la députée de la majorité Barbara Pompili, du secrétaire d’État à la Transition écologique Sébastien Lecornu, du président de l'Assemblée nationale François de Rugy et celui de Pascal Canfin, président du WWF France et soutenu par Daniel Cohn-Bendit.

Aucune indication n'a été donnée par l'Elysée sur un remaniement plus large du gouvernement, qui se réunira mercredi en séminaire de rentrée.

«Impréparation»

Plusieurs ministres sont montés au front dimanche pour tenter de lever les incertitudes sur le prélèvement de l'impôt à la source, objet de déclarations contradictoires ces derniers jours.

L'actuel directeur du WWF France Pascal Canfin, le 18 juin 2015 à Paris [THOMAS SAMSON / AFP/Archives]
L'actuel directeur du WWF France Pascal Canfin, le 18 juin 2015 à Paris

Si «toutes les garanties techniques» étaient réunies, «rien ne justifierait de repousser» sa mise en œuvre en janvier 2019, a résumé le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire sur BFMTV. «Le dispositif technique fonctionne, il est prêt!», a assuré Gérald Darmanin sur Twitter.

«La phase de tests (...) a permis d'identifier des erreurs et de les corriger», a ajouté le ministre en réagissant à des informations du Parisien, selon lesquelles une note du fisc a révélé des centaines de milliers d'erreurs dont des doubles prélèvements.

Cette réforme engagée sous le quinquennat de François Hollande et déjà reportée une fois d'un an, est approuvée par 60% des Français, selon un sondage Ifop pour le JDD.

L'opposition a dénoncé avec force ces derniers jours les hésitations de l'exécutif à ce sujet, qui donnent «un sentiment d'impréparation très préoccupant», selon François Baroin, le président LR de l'Association des maires de France.

Durant la semaine, Emmanuel Macron est également attendu sur un autre front délicat pour lui, celui de l'Europe. Il se rendra jeudi au Luxembourg pour une rencontre avec les dirigeants du Benelux, le Luxembourgeois Xavier Bettel, le Belge Charles Michel et le Néerlandais Mark Rutte, alors qu'il tente de rassembler une alliance des «progressistes» capable de faire échec à celle des «démagogues nationalistes»menée par le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini.

Vendredi, le chef de l'Etat retrouvera Angela Merkel pour fixer le cap du couple franco-allemand avant les rendez-vous européens de l'automne.

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