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Laurent Wauquiez et ses défis pour la droite

Laurent Wauquiez incarne une ligne décomplexée et conservatrice au sein de LR. Laurent Wauquiez incarne une ligne décomplexée et conservatrice au sein de LR. [© VALERY HACHE / AFP]

Elu il y a neuf mois, le président de LR peine à rassembler au sein du parti, alors que des élections approchent.

En quête d'un sursaut. C’est avec l’espoir de relancer la droite que Les Républicains ont fait leur rentrée politique. En effet, entre les divergences de lignes et les volontés d’alliances, en passant par l’échéance électorale européenne, qui se rapproche, les défis ne manquent pas.

Des difficultés illustrées dans un récent sondage Ifop, où le président du parti, Laurent Wauquiez, n’apparaît qu’en septième position parmi les personnalités qui incarnent le mieux la droite aux yeux des Français, loin derrière Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, pourtant en retrait de la vie politique nationale. Un désaveu pour le leader qui, après son élection en décembre, clamait haut et fort que «la droite [était] de retour». Neuf mois plus tard, l’unité peine à prendre corps.

Des divisions internes

Au sein des Républicains, les ténors sont légion, mais leurs voix désaccordées. En témoigne l’absence d’université d’été au niveau national, remplacée par des rassemblements locaux, ou encore la multiplication de micro-partis – Libres ! de Valérie Pécresse, La France audacieuse de Christian Estrosi, Force républicaine de Bruno Retailleau… Autant de formations qui révèlent l’existence de courants qui affaiblissent Laurent Wauquiez.

Au sein de la famille LR, ce dernier incarne une ligne décomplexée et conservatrice. Mais sur son chemin, figurent deux poids-lourds, Valérie Pécresse, présidente de la région parisienne, et Xavier Bertrand (ex-LR mais toujours président des Hauts-de-France). Tous deux préconisent une droite modérée et moins clivante.

Et il ne faut pas oublier une troisième voix, plus récente et moins tonitruante, qui prône l’union des droites – du centre jusqu’au Rassemblement national (ex-FN). Une position défendue notamment par Erik Tegnér, 24 ans, candidat à la présidence des Jeunes LR.

Reste que cette alliance avec l’extrême-droite demeure une ligne rouge pour la plupart des cadres ou ex-cadres du parti. Xavier Bertrand évoque par exemple une «hérésie, un danger terrible». Quel que soit son programme, «pour rassembler, LR devra donc se pencher sur les problèmes de fond du pays, plutôt que chercher à se repositionner sur l’échiquier par rapport aux autres partis», selon le politologue Stéphane Rozès. Une stratégie qui, selon lui, permettrait de «structurer un projet politique de long terme pour l’ensemble des Français, et pas seulement à droite».

L’espoir des européennes

Premier scrutin depuis l’élection d’Emmanuel Macron, les européennes de mai 2019 pourraient constituer un tournant. Alors que Laurent Wauquiez prône une ligne à la fois libérale économiquement et eurosceptique à tendance souverainiste, «il risque d’être pris en tenaille entre le camp de LREM, partisan d’une Europe fédérale, et celui du RN, défenseur d’une Europe des nations», prévoit Stéphane Rozès.

Le parti de droite, qui n’a pas encore de tête de liste, pourrait cependant profiter de la délicate situation des autres formations. Que ce soit LREM, qui manque de candidats figures de proue, le PS, qui ne se relève pas de sa déroute à la présidentielle, ou encore le RN, en grande difficulté financière. Plus que jamais, l’unification de LR est à la fois une gageure et une opportunité pour Laurent Wauquiez.

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