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Deux ourses réintroduites dans les Pyrénées : les opposants affichent leur colère

Le ministre de la Transition écologique François de Rugy a confirmé jeudi devant les élus locaux à Pau la réintroduction prochaine de deux ourses slovènes en Pyrénées occidentales, provoquant la colère des opposants qui ont claqué la porte d'une réunion sur le sujet.

En préambule d'une réunion en préfecture, le ministre «a dit qu'il y aurait la réintroduction de deux ourses», a affirmé devant la presse Etienne Serna, maire d'Aramits (Pyrénées-Atlantiques) et porte-parole d'un collectif d'opposants. «A quoi bon discuter puisque la décision est déjà prise. Nous sommes sortis», a ajouté l'élu à propos de ce projet d'introduction lancé au printemps dernier par Nicolas Hulot. «Il a dit 'c'est maintenant, c'est pas dans un an'», a précisé David Habib, député PS des Pyrénées-Atlantiques.

Le nouveau ministre, qui devait ensuite tenir une conférence de presse, rencontrait une soixantaine d'élus, éleveurs et associations sur cette question très sensible dans la région. Une majorité d'entre eux, furieux, ont quitté la réunion. Au même moment, dans le village d'Asasp-Arros, porte d'entrée de la vallée d'Aspe, quelque deux cents éleveurs, bergers -- qui avaient refusé d'aller rencontrer le ministre -- se sont rassemblés pour redire leur opposition à la réintroduction d'ours dans l'ouest des Pyrénées.

Devant une assistance chauffée à blanc, Olivier Maurin, président de l'Association pour le développement durable de l'identité des Pyrénées (ADDIP), a lancé : «Par tous les moyens, nous refuserons la réintroduction des ours dans notre territoire où ils n'ont plus leur place».

Des agriculteurs discutent le 20 septembre, les fusils sur une table, alors que se tient une réunion sur la réintroduction de deux ourse dans les Pyrénées occidentales [IROZ GAIZKA / AFP]
Des agriculteurs discutent le 20 septembre, les fusils sur une table, alors que se tient une réunion sur la réintroduction de deux ourse dans les Pyrénées occidentales

«Et s'il faut des armes et des fusils pour que notre message résonne aux oreilles de François de Rugy, on les sortira !», a ajouté cet éleveur de brebis et porcs, tandis qu'au bout d'un long bâton de berger, des manifestants pendaient un gros ours en peluche, avec la mention «Wanted, mort ou édenté». Les accès routiers au village avaient été filtrés par des barrages de gendarmes et les coffres des véhicules fouillés.

Ce projet, dans le cadre d'un «plan ours» publié en mai, avait été lancé par Nicolas Hulot et nombre d'élus et acteurs locaux, notamment des bergers qui craignent pour leurs troupeaux, espéraient que le nouveau ministre y renonce. M. de Rugy devait dans l'après-midi se rendre sur une estive, ce pâturage de montagne d'été pour les troupeaux.

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