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Agression homophobe à Paris : un mineur mis en examen pour «violences aggravées»

«J'ai pissé le sang littéralement. Aujourd'hui, j'ai sept points de suture. Mon œil droit ne s'ouvre presque pas», a expliqué le comédien agressé. [Instagram Arnaud Gagnoud]

Un mineur soupçonné d'avoir participé à l'agression à caractère homophobe sur un jeune acteur mardi soir dans le XXe arrondissement de Paris a été mis en examen pour «violences aggravées», d'après l'AFP.

Le témoignage du jeune comédien avait suscité l'indignation des internautes. Il avait publié mercredi, sur Instagram, une photo de son visage tuméfié suite aux violences dont il avait été victime la veille à Paris.

«Je savais qu'un jour ça m'arriverait. Une agression homophobe violente en pleine rue», avait écrit Arnaud Gagnoud sur son compte Instagram.

L'agression s'était déroulée aux abords d'un théâtre du 20ème arrondissement parisien où lui et son copain s’étaient rendus pour assister au spectacle d'une amie et collègue, avait-il expliqué. Après la représentation, à l'extérieur de l'établissement, Arnaud Gagnoud et son ami s’étaient «serrés dans les bras. Un câlin. Juste un câlin», avait-il raconté.

Ils avaient alors été interpellés par trois jeunes gens de l'autre côté de la rue qui les avaient insultés et avaient exigé qu'ils quittent «leur quartier' où 'y a pas de PD ici'». 

Insultes, bousculades, menaces

Le comédien et son ami avaient refusé de partir. La situation s'était alors envenimée. «Les insultes sont devenues plus graves, plus haineuses», décrivait-il encore. Un quatrième garçon était arrivé, «un gamin qui paraît avoir douze ans», et qui avait appelé deux autres personnes en renfort.

Après un échange fait d'«insultes, bousculades, menaces», l'un des agresseurs, venu en scooter, avait détaché son casque et avait frappé le comédien avec. «Deux coups portés à la tête», racontait-il.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Je savais qu'un jour ça m'arriverait. Une agression homophobe violente en pleine rue. Je savais qu'un jour je devrais faire ce choix : prendre une photo et la publier ou ne pas la publier. Avec les conséquences que cela aura dans les deux cas. Je ne savais juste pas quand cela aurait lieu. C'est donc aujourd'hui. -- Hier soir, avec mon copain, nous sommes allés voir jouer une amie et collègue comédienne dans un petit théâtre du 20ème arrondissement de Paris. Alors que nous sortions prendre l'air et attendre notre amie, nous avons eu le malheur, en discutant, de nous serrer dans les bras. Un câlin. Juste un câlin. Il était 22h00. Un groupe de trois jeunes, postés à une vingtaine de mètres, nous a vus. Ils nous ont interpellés. Comme nous les avons ignorés, ils se sont rapprochés. Un flot d'insultes homophobes sortait de leurs bouches. Ils exigeaient que nous quittions "leur quartier" où "y a pas de PD ici". Comme nous avons refusé de partir, les insultes sont devenues plus graves, plus haineuses. Puis un quatrième les a rejoints. Un gamin qui paraît avoir douze ans. Et c'est lui qui a appelé des renforts. Un scooter avec notre cinquième et sixième agresseurs. Insultes, bousculades, menaces. On ne cède pas. Le chauffeur du scooter détache son casque, le retire, et me frappe avec. Deux coups portés à la tête. Tout va très vite. Les spectateurs du théâtre voient la scène, arrivent en courrant, les font partir et nous mettent à l'abri. Mon copain n'a rien, fort heureusement. Pour moi un traumatisme facial, avec ecchymose et oedeme periorbitaire. 7 points de sutures et plusieurs jours d'ITT. --- Voilà. Nous avons fait le choix de partager cette photo et notre histoire. Nous avons fait le choix de porter plainte. Pour que ces violences cessent enfin, même si nous ne nous faisons pas d'illusions...

Une publication partagée par Arnaud Gagnoud (@arnaudgagnoud) le

«J'ai pissé le sang littéralement»

Les spectateurs du théâtre étaient intervenus et avaient mis le couple à l'abri. Arnaud Gagnoud avait écopé d'un «traumatisme facial, avec ecchymose et oedeme préorbitaire. Sept points de suture et plusieurs jours d'ITT». «J'ai pissé le sang littéralement. Aujourd'hui, j'ai sept points de suture. Mon œil droit ne s'ouvre presque pas», avait-il expliqué au micro d’Europe 1.

«Nous avons fait le choix de partager cette photo et notre histoire. Nous avons fait le choix de porter plainte. Pour que ces violences cessent enfin, même si nous ne nous faisons pas d'illusions…», avait conclut le jeune homme, qui se réjouissait malgré tout que son copain n'ait, lui, pas été agressé physiquement.

Suite à sa plainte, une enquête pour «violences avec arme par destination en raison de l'orientation sexuelle et menaces de crimes ou délits en raison de l'orientation sexuelle» avait été ouverte.

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