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Alerte sécheresse sur l'Hexagone

Le pays souffre depuis plusieurs semaines d’un épisode de sécheresse inédit, au grand dam des agriculteurs. Le pays souffre depuis plusieurs semaines d’un épisode de sécheresse inédit, au grand dam des agriculteurs. [© JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP]

Les conditions climatiques actuelles sont catastrophiques pour les éleveurs et pourraient bien devenir la norme.

Des lits de rivière arides, des réserves agricoles en péril, des sols fissurés par la chaleur... L’Hexagone souffre depuis plusieurs semaines d’un épisode de sécheresse inédit, au grand dam des agriculteurs et au péril de la biodiversité. Dernier exemple en date, le lac d’Annecy, l’un des plus grands du pays, a atteint hier son niveau le plus bas depuis au moins soixante-dix ans, selon ses gestionnaires.

Un phénomène certes récurrent, mais qui tend à s’aggraver au fil des années, avec des conséquences souvent désastreuses pour le pays, et en particulier pour ses agriculteurs.

Les cours d’eau à sec

L’été 2018, le deuxième plus chaud de l’Histoire derrière celui de 2003, a fait office de signe avant-coureur. Dès août, pas moins de 75 départements ont été touchés par la canicule, entraînant un déficit d’eau sur une majeure partie du territoire.

Depuis, la pluie se fait toujours attendre, à tel point que 61 d’entre eux restreignent actuellement la consommation d’eau des professionnels et particuliers. Alors que l’indice de sécheresse est aujourd’hui deux fois supérieur à la moyenne dans le pays, plus d’un tiers des nappes phréatiques sont en dessous de leur niveau habituel, et les cours d’eau, tel le Doubs, sont à sec.

Face à cette situation, la filière agricole tire la sonnette d’alarme. Car, de l’élevage de bovins à la production d’œufs, en passant par l’état des prairies, l’ensemble du secteur est touché. Fait exceptionnel, l’herbe ne devrait pas repousser pendant l’automne, obligeant les éleveurs à nourrir leur bétail avec des stocks de paille prévus pour l’hiver, voire à en acheter. Un surcoût qui pourrait aussi les inciter à vendre davantage de bêtes, et plus tôt que d’ordinaire, ce qui ferait chuter les prix dans un secteur déjà en crise depuis des années.

Autre conséquence : le danger pour la biodiversité, davantage touchée par la pollution si celle-ci est moins diluée dans les eaux et les sols. «C’est une sécheresse exceptionnelle, tant dans sa durée que dans son étendue. Toute la France est concernée», s’inquiète le météorologiste Guillaume Séchet, fondateur du site Météo-Villes.

Un déréglement à long terme

La répétition de ces phénomènes serait liée au réchauffement climatique, selon les différents spécialistes. Si elles ne sont pas nécessairement plus intenses qu’avant, «les sécheresses deviennent plus longues et plus fréquentes», estime Guillaume Séchet.

Ce qui entraîne des périodes de «blocages» en dehors des saisons : durant des mois, il peut n’y avoir que des orages – à l’instar de juin dernier – ou un froid sec, tandis que la météo sera au beau fixe les mois suivants. Un dérèglement climatique qui devient au fil du temps la norme et qui pourrait bien obliger les agriculteurs à s’adapter dans l’Hexagone. Sous peine de disparaître ?

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