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Hautes-Pyrénées : deux morts dans un accident sur un chantier ferroviaire

Accident sur un chantier ferroviaire [Vincent LEFAI / AFP] Accident sur un chantier ferroviaire [Vincent LEFAI / AFP]

Défaillance du système de freinage ? Deux ouvriers qui effectuaient des travaux sur la voie ferrée entre Montréjeau et Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées, ont été tués et deux autres grièvement blessés mercredi dans une collision entre des engins de chantier.

En fin d'après-midi mercredi, le pronostic des deux blessés n'était plus engagé, a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Tarbes, Pierre Aurignac. L'un avait été héliporté en urgence absolue vers l'hôpital de Purpan à Toulouse, le second avait été transporté au centre hospitalier de Tarbes, selon les secours.

«homicide involontaire»

L'accident s'est produit vers 4h00 du matin alors que des personnels d'une entreprise privée réalisaient des travaux de maintenance sur la voie, a indiqué la SNCF. L'alerte a été donnée dix minutes plus tard et les secours ont été immédiatement déployés sur la commune de Péré, à une vingtaine de kilomètres au sud de Tarbes.

Le procureur de Tarbes a indiqué qu'il envisageait d'ouvrir une information judiciaire pour «homicide involontaire», sans doute «en début de semaine prochaine». «Un véhicule, qui se trouvait apparemment en amont, sur la rampe de Capvern, n'a semble-t-il pas pu garder le contrôle en raison d'une défaillance du système de freinage, et est venu percuter un véhicule qui se trouvait en aval», a déclaré M. Aurignac. Le procureur a souligné que l'enquête devrait déterminer «les responsabilités juridiques, savoir si toutes les conditions de sécurité ont bien été respectées» tandis qu'une expertise précisera «ce qui mécaniquement a pu occasionner cet accident».

Sur place, plusieurs heures après l'accident, les débris qui jonchaient la voie ferrée ainsi que les engins accidentés ont été évacués de la scène pour être expertisés «à l'abri» et la circulation ferroviaire a pu reprendre, a ajouté M. Aurignac. Les personnes présentes au moment de l'accident devaient également être entendues.

«Stupeur et tristesse»

Les deux hommes tués, âgés de 33 et 55 ans, étaient employés par un regroupement d'entreprises Colas Rail et Engie Ineo, qui travaille sur un chantier d'électrification et de rénovation complète de la ligne SNCF entre Tarbes et Montréjeau, a ajouté le procureur. Au moment de l'accident, ils travaillaient à remplacer les poteaux vieillissants de la ligne électrique et ne pouvaient le faire que la nuit lorsque les trains ne circulent pas.

Deux ouvriers, qui effectuaient des travaux sur la voie ferrée près de Tarbes, ont été tués et deux autres grièvement blessés dans une collision entre des engins de chantier, le 10 octobre 2018 [Sophie LONCAN / AFP]
Deux ouvriers, qui effectuaient des travaux sur la voie ferrée près de Tarbes, ont été tués et deux autres grièvement blessés dans une collision entre des engins de chantier, le 10 octobre 2018

Interrogée par l'AFP, la direction déléguée toulousaine d'Engie Ineo SCLE Ferroviaire a précisé qu'«un engin ferroviaire de type Elan aurait glissé sur une rampe très pentue (...) et aurait percuté un engin ferroviaire plus bas». Elle a ajouté qu'un autre de ses salariés avait été également légèrement blessé. Cette entreprise est spécialisée en électrification et signalisation ferroviaire et travaille majoritairement pour la SNCF. L'enquête a été confiée aux brigades de recherche de la gendarmerie de Lannemezan et de Bagnères-de-Bigorre.

La Fédération CGT des Cheminots a exprimé «sa stupeur et sa tristesse» après cet «accident grave sur un chantier de la SNCF effectué par des salariés d'une entreprise sous-traitante». «Sans présager des circonstances exactes de l'accident et des conclusions de l'enquête», la Fédération CGT des cheminots «rappelle que le milieu ferroviaire est dangereux». «C'est pourquoi l'application de règles strictes, une formation professionnelle initiale et continue de haut niveau, une stabilité et une continuité dans les collectifs de travail et de bonnes conditions de travail sont indispensables pour assurer la sécurité des personnels et des usagers», selon le communiqué de la CGT.

Une cellule psychologique à destination des familles des victimes et des personnes présentes sur le chantier a été mise en place.

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