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A Bordeaux, on manifeste à pied et à vélo, la voiture «c'est tellement cher !»

Sur la rocade autour de Bordeaux, le 17 novembre 2018 [NICOLAS TUCAT / AFP] Sur la rocade autour de Bordeaux, le 17 novembre 2018 [NICOLAS TUCAT / AFP]

«Une voiture, c'est tellement cher que je ne peux pas me payer le luxe de manifester avec !», s'exclame Maïté, retraitée de l'éducation nationale. Comme elle, des centaines de Bordelais ont choisi de manifester en centre-ville à pied, ou à vélo, contre la hausse du prix du carburant.

«Je suis là pour soutenir le mouvement. Il y en a marre, on taxe toujours les mêmes, ils n'ont qu'à taxer les riches», dit la sexagénaire qui ne veut pas «cabosser sa voiture» en l'utilisant pour manifester, «c'est pas avec les aides de Macron que j'aurai les moyens de m'en payer une autre».

Sur la place de la République, dans le centre de la capitale girondine, ils sont des centaines, tous de gilets jaunes vêtus et sous un chaud soleil, à se rassembler en fin de matinée pour dire «Macron, Stop aux augmentations, les Français n'ont plus de pognon !», proclame une inscription au dos d'un gilet.

La hausse du prix de l'essence n'est pas le seul motif de grogne : «Je n'ai plus les moyens d'avoir une voiture, pas les moyens d'acheter une électrique», dit Annick Noumet, 56 ans, qui va «travailler dans les vignes en scooter pour 7,63 euros de l'heure».

Stéphanie, 33 ans, aide-soignante, en a «marre de ne pas arriver à joindre les deux bouts. J'ai une voiture, je suis obligée de la prendre, je travaille en horaires décalés», dit la jeune femme qui «manifeste pour la première fois».

A pied, «pour discuter»

Manifestation des gilets jaunes à Bordeaux le 17 novembre 2018 contre la hausse du prix de l'essence [NICOLAS TUCAT / AFP]
Manifestation des gilets jaunes à Bordeaux le 17 novembre 2018 contre la hausse du prix de l'essence

La marche, bon enfant, s'enfonce dans la ville. Des tramways sont bloqués quelques minutes, puis repartent. Le cortège s'ouvre pour laisser passer une ambulance. Certains entonnent la Marseillaise, d'autres l'Internationale. Il y a quelques huées.

Sylvie Marmande, 49 ans, gilet jaune sur le dos et vélo à la main qui veut exprimer son «ras-le-bol général», est partie de chez elle «à vélo, c'est mon moyen de transport. J'ai la chance d'habiter en ville. Il y a assez de voitures comme ça».

Pour Martin Torres-Ronda, un cadre de 52 ans, «manifester à pied c'est plus tranquille et plus zen. Cela permet de discuter, de rencontrer les gens». Le cortège avance tranquillement le long des quais de la Garonne pour rallier au Nord le pont Chaban-Delmas où doit se terminer la marche.

Un peu plus au Nord, le pont d'Aquitaine, qui enjambe la Garonne et relie Bordeaux à l'autoroute vers Paris, est quasi bloqué, sous l'oeil des forces de l'ordre.

Une seule voie laisse filtrer les véhicules en direction de la capitale girondine. Les manifestants sont arrivés en voiture ou en moto puis se sont rapidement répandus à pied.

C'est l'heure du déjeuner. On commence à pique-niquer sur les terre-pleins, on salue les automobilistes qui klaxonnent. A quelques km, à Cestas, des gilets jaunes ont installé une table de camping sur une voie de l'A63 pour pique-niquer.

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