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«Gilets jaunes» : les blocages se poursuivent lundi, pénurie d'essence en Bretagne

Beaucoup de stations-services étaient en rupture totale ou partielle de carburant dimanche, 2 décembre 2018 [DAMIEN MEYER / AFP/Archives] Beaucoup de stations-services étaient en rupture totale ou partielle de carburant dimanche, 2 décembre 2018 [DAMIEN MEYER / AFP/Archives]

Dépôts pétroliers, routes : initiés par les «gilets jaunes», des blocages se poursuivaient un peu partout en France lundi, provoquant même des pénuries de carburant en Bretagne.

De nombreuses stations-services du Finistère, des Côtes d'Armor et du Morbihan étaient en rupture totale ou partielle de carburant lundi matin. Dimanche soir, le préfet du Finistère Pascal Lelarge a dû prendre des mesures de restriction de consommation «afin de garantir l'accès au carburant au plus grand nombre».

Ainsi, le montant maximal de carburant vendu par jour et par véhicule est limité à 30 euros pour les véhicules légers de moins de 3,5 tonnes, et 200 euros pour les poids lourds.

Dans le Morbihan, «quelques stations ont des problèmes d'approvisionnement car les gens font des pleins de précaution. C'est la surconsommation qui risque de créer le problème», selon la préfecture.

Le dépôt pétrolier de Lorient (Morbihan) est bloqué depuis près d'une semaine par des indépendants du secteur des travaux publics, qui dénoncent la fin, au 1er janvier, du gazole non routier (GNR) détaxé pour les entreprises du secteur. Ils ont été rejoints par des «gilets jaunes».

A Brest, les manifestants des travaux publics ont revêtu des gilets oranges pour se différencier des «gilets jaunes» et bloquent le dépôt du port depuis mercredi à l'aide d'engins de chantier. Plus aucun camion ne rentre ni ne sort depuis vendredi.

Les dépôts pétroliers du Mans (Sarthe), du Grand-Quevilly (Seine-Maritime) étaient également bloqués, ainsi que celui du port de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).

Ce dernier blocage était critiqué jusqu'au sein du mouvement des «gilets jaunes». «L'opération est pilotée en dehors de nous», a déclaré à l'AFP Chantal, une des coordinatrices du mouvement en région Alpes-Côte-d'Azur qui regrette de manière plus générale «la récupération» de la protestation par des «éléments radicalisés».

Les blocages des dépôts pétroliers de Donges (Loire-Atlantique) et de La Rochelle (Charente-Maritime) ont eux été levés lundi matin après l'intervention des forces de l'ordre.

«Poudrière»

Sur les routes, on comptait également un blocage de poids lourds à Lannion (Côtes d'Armor) ainsi que des barrages filtrants dans les Bouches-du-Rhône et dans le Vaucluse, sur l'autoroute A7. De grosses difficultés de circulation étaient également signalées sur l'A9 dans l'Hérault et autour de Nîmes (Gard) en raison de blocages sur l'A54 au niveau du péage d'Arles.

Dans la nuit de dimanche à lundi, une dizaine de personnes ont détruit des barrières de péage sur l'A9 à Perpignan (Pyrénées-Orientales), selon les gendarmes. La préfecture parle «de nombreux actes de vandalisme», comme des «vitres cassées et une partie des cabines saccagées». Des échauffourées ont eu lieu lors de l'intervention des forces de l'ordre venues pour débloquer le péage, selon la police.

Une voiture brûle devant un lycée professionnel à Aubervilliers dans le nord de Paris, le 3 décembre 2018 [Thomas SAMSON / AFP]
Une voiture brûle devant un lycée professionnel à Aubervilliers dans le nord de Paris, le 3 décembre 2018

Par ailleurs, plus d'une centaine de lycées étaient bloqués, partiellement ou totalement, lundi matin en France par un mouvement de protestation contre les réformes dans l’Éducation et en soutien parfois aux «gilets jaunes», selon le ministère de l’Éducation.

A Lyon, des poubelles ont été brulées contre des grilles d’un établissement du 8e arrondissement. Même chose devant un lycée de Dijon, où un cortège d’environ 500 élèves a défilé dans les rues de la ville et s’est heurté aux forces de l’ordre, avec jets de pierres et tirs de grenades lacrymogènes.

«On est sur une poudrière, ça va bien monter, même en province, on va voir des choses auxquelles on ne s'attendait pas. Quand on voit qu'à Dijon, qui est une ville plutôt bourgeoise, il y a eu des gros heurts, ça fait peur», a estimé Fabien Schlegel, l'un des leaders des «gilets jaunes» à Dole (Jura).

«Il y a une colère qui monte, c'est même pire que de la colère, ça prend des proportions énormes», a-t-il ajouté.

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