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Gilets jaunes : les «fake news» qui circulent

De nombreuses informations fausses et intox circulent sur les réseaux sociaux dédiés aux gilets jaunes. Détournements de photos, montages, rumeurs infondées... voici les principales «fake news» qui ont circulé ces derniers jours. 

LE Gouvernement avait prévu LES GRENADES

L’information est vraie, mais présentée hors de son contexte : le gouvernement a acheté pour plus 17 millions d’euros de matériels anti-émeutes en mai 2018, donc il avait prévu une rébellion.

Cette commande de 17,5 millions a bien été passée, mais le budget est en baisse par rapport à 2017 : le ministère de l’Intérieur avait acheté pour 22 millions d’euros de lanceurs et de grenades anti-émeutes... Si on suit cette logique, le gouvernement aurait donc plutôt prévu moins de manifestations que l'an dernier.

La france privée de souveraineté sur sa politique migratoire 

Relayée massivement sur les réseaux sociaux, la rumeur selon laquelle la France s'apprête à abandonner sa souveraineté migratoire en signant le Pacte mondial pour les migrations de l'ONU, est fausse.


Certes, ce document existe vraiment, son titre complet étant «Le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières». Ce document des Nations Unies recense des principes comme la défense des droits de l'Homme, des enfants, la reconnaissance de la souveraineté nationale, ainsi qu'une vingtaine de propositions destinées à aider les pays à faire face aux migrations. 

Ce document doit être signé par les pays membres de l'ONU, dont la France, à l'issue d'un sommet organisé les 10 et 11 décembre à Marrakech, au Maroc. 

Mais ce texte n'est en aucun cas contraignant, comme il est précisé dans le Préambule. «Le Pacte mondial réaffirme le droit souverain des États de définir leurs politiques migratoires nationales et leur droit de gérer les migrations relevant de leur compétence, dans le respect du droit international», peut-on y lire.

Le texte précise même ensuite que «compte tenu de la diversité des situations», il revenait à chaque pays de déterminer ses priorités en matière de migrations. 

Des voitures sans plaque d'immatriculation détruites

Certains internautes ont posté sur les réseaux sociaux des photos de voitures vandalisées, soulignant que les véhicules en question n'arboraient pas de plaque d'immaticulation. Il s'agit d'alimenter une théorie du complot selon laquelle ces véhicules proviennent de la fourrière, et on été amenés par la police afin de mettre en scène leur destruction. Et décrédibiliser ainsi le mouvement. 

Mais le site «Factuel» de l'AFP est parvenu à retrouver les images originales des véhicules détruits, où l'on voit qu'ils sont bien dotés d'une plaque d'immatriculation, du moins avant d'être pris pour cible par les casseurs. 

La France n'a plus de Constitution

De nombreux posts publiés au mois de novembre ont affirmé que la France n'a plus de Constitution, ni de République, et donc de Président, depuis le 1er janvier 2017. 

Selon cette théorie, la création par Manuel Valls de «l'inspection générale de la Justice» a mis fin à la séparation des pouvoirs, ce qui rendrait la Constitution caduque. 

En réalité, cette entité crée par l'ex-Premier ministre n'a pas d'autre rôle que de contrôler le fonctionnement de l'administration, et non ses décisions. La séparation des pouvoirs est donc bien respectée. 

L'armée entre dans Paris

Largement relayée, l'information selon laquelle l'armée est entrée dans Paris pour faire face aux manifestants est totalement fausse. En revanche, on apprenait ce jeudi 6 décembre que des blindés de la gendarmerie seaient déployés dans la capitale le samedi 8 décembre. S'il ne s'agit pas à proprement parler de l'armée, les gendarmes ont le statut de militaires. 

C'est le site parodique Conbini qui a lancé la rumeur dès le 14 novembre, soit trois jours avant la première grande manifestation. «Une colonne de chars Leclerc, du 501e régiment de char (sic) de combat, a été aperçu (re-sic) à proximité de l'autoroute A1, en prévision de la manifestation du 17 novembre organisée par le collectif des gilets jaunes.», pouvait-on lire. 

Mais la photo qui accompagne l'article, sur laquelle un gilet jaune est posé sur un char, est un montage. L'image originale est d'ailleurs disponible sur la base de données de l'AFP, sans gilet jaune. Il s'agit d'un exercice de l'armée qui s'est tenu en Pologne en avril 2015.

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