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Qui sont les 10 personnes décédées pendant le mouvement des «gilets jaunes» ?

Les «gilets jaunes» ont déploré la mort d'une manifestante dès le premier samedi de mobilisation nationale, à Pont-de-Beauvoisin (Savoie).[ROMAIN LAFABREGUE / AFP]

En tout, depuis le début du mouvement des «gilets jaunes», dix personnes ont trouvé la mort.

Retour sur ces accidents, directement liés, ou en marge, à la mobilisation, mais qui l'ont tout de même endeuillée.

une manifestante percutée par une automobiliste, le 17 novembre

Les «gilets jaunes» ont déploré la mort d'une manifestante dès le premier samedi de mobilisation nationale. Ce jour-là, à Pont-de-Beauvoisin (Savoie), Chantal Mazet, 63 ans, une jeune retraitée mère de quatre enfants et grand-mère, participait à sa première manifestation.

Vers 8h15, une conductrice de 43 ans, qui emmenait sa fille chez le médecin, a été prise de panique quand des manifestants se sont mis à taper sur son véhicule. Elle a alors foncé sur eux, percutant mortellement Chantal Mazet. L'automobiliste a été mise en examen pour «violences volontaires», car les images de vidéosurveillance semblent montrer qu'elle a volontairement démarré alors qu'elle était entourée de manifestants.

Un motard percuté par une camionnette, le 19 novembre

Deux jours plus tard, une deuxième personne trouvait la mort aux abords d'un barrage filtrant de «gilets jaunes». A Portes-lès-Valence (Drôme), le motard remontait la file de véhicules à l'arrêt quand une camionnette a décidé de faire demi-tour. Elle a percuté la moto au moment même où elle a franchi la ligne blanche.

Le motard de 37 ans a succombé à ses blessures le lendemain. Pour le conducteur de la camionnette, âgé de 19 ans, il s'agit désormais d'une affaire d'«homicide involontaire».

Une fourgonnette encastrée dans un camion, le 2 décembre

Un autre barrage filtrant a été le théâtre du troisième décès. Dans la nuit du 1er au 2 décembre, près d'Arles (Bouches-du-Rhône), un camion s'était arrêté au barrage quand la victime, un artisan, l'a percuté de plein fouet au volant de sa fourgonnette. «L'embouteillage a duré plusieurs heures et il semblerait que les poids lourds qui attendaient avaient éteint leurs feux», avait expliqué le procureur de Tarascon.

Le choc a été si violent que le poids lourd a avancé de plusieurs mètres. Son chauffeur, légèrement blessé, a par la suite été hospitalisé. La victime est, elle, morte sur le coup.

Une octogénaire touchée par une grenade lacrymogène, le 2 décembre

Une autre victime a succombé le dimanche 2 décembre, à Marseille cette fois-ci. La veille, la cité phocéenne voyait se dérouler l'«acte III» du mouvement. La femme, Zineb Redouane, a été blessée au visage par des éléments de grenade lacrymogène alors qu'elle fermait les volets de son appartement situé au quatrième étage d'un immeuble du quartier des Noailles, tristement célèbre depuis l'effondrement de deux immeubles.

Elle est décédée le lendemain de la manifestation, lors de son opération à la mâchoire. Mais une autopsie avait indiqué que le «choc facial n'était pas la cause du décès». Une enquête a été ouverte pour en déterminer les véritables circonstances.

Une voiture encastrée dans un camion, le 10 décembre

C'est la troisième personne à avoir trouvé la mort aux abords d'un barrage filtrant. Le 10 décembre à Chasseneuil (Charente), un chauffeur poids lourd, qui travaille pour un transporteur portugais, s'est arrêté parce que le barrage avait causé un embouteillage. «J'ai mis mes warnings et j'ai entendu un bruit horrible», a-t-il expliqué à La Charente-Libre.

La voiture de la victime, âgée de 26 ans, s'est encastrée à l'arrière du camion. Le véhicule a été détruit par le choc, et la jeune femme est décédée sur le coup. Après cet accident, la préfecture a ordonné aux manifestants de libérer le rond-point qu'ils occupaient. Un témoin a toutefois précisé au journal local que la conductrice roulait «peut-être trop vite», l'empêchant de voir tous les véhicules arrêtés.

Un manifestant percuté par un poids lourd, le 13 décembre

Un deuxième «gilet jaune» est décédé le 13 décembre, sur un rond-point situé près d'une sortie d'autoroute à Avignon (Vaucluse). Dans la nuit du 12 au 13 décembre, un chauffeur poids lourd polonais s'approchait du giratoire quand il a aperçu le manifestant. Pensant à une agression et pris de panique, il a accéléré et a percuté le «gilet jaune».

Une marche blanche a été organisée ce samedi en l'honneur de la victime, Denis David, 23 ans. Contrairement à une rumeur persistante, il n'était pas le père d'un enfant né trois jours avant son décès.

Le chauffeur a quant à lui été mis en examen pour «homicide involontaire» et «tentative de fuite».

Un automobiliste percute un camion à la frontière belge, le 14 décembre

Le bilan s'est alourdi ce vendredi 14 décembre, sur la frontière entre la France et la Belgique. Des véhicules étaient bloqués par le barrage filtrant entre Jeumont et Erquelinnes (où les «gilets jaunes» sont présents depuis le début du mouvement, le 17 novembre) quand, côté belge, la victime s'est engagée sur la voie rapide, occupée par une longue file de poids lourds à l'arrêt.

Il a violemment percuté l'arrière du camion, et est mort sur le coup. «Pourtant le camion avait ses feux clignotants, c'est une précaution que l'on prend», a assuré l'un des manifestants sur place à La Voix du Nord. Aucune trace de freinage n'a été retrouvée au sol.

La victime serait un homme d'«environ 50 ans, père de deux enfants» d'après les dires du maire de la commune. Choqués par ce décès, les «gilets jaunes» ont observé une minute de silence vendredi soir.

Une passagère tuée dans une collision, le 14 décembre

La huitième personne décédée a également trouvé la mort le 14 décembre, à proximité d'un barrage filtrant. Il était environ 21h vendredi soir quand le conducteur s'est retrouvé aux abords du rond-point de l'Archer à Soissons (Aisne), occupé par des «gilets jaunes».

Cherchant à contourner ce giratoire, il a fait demi-tour et a emprunté la Nationale 2 à contresens. Au bout de quelques kilomètres, il a croisé la route d'un autre véhicule, qui l'a percuté.

La compagne du conducteur, âgée de 44 ans, était assise côté passager. Elle est morte dans la collision. Celui qui était au volant s'en est sorti indemne, et a été placé en garde à vue. «Faire le lien direct avec un barrage des 'gilets jaunes', moi je ne le ferai pas à ce stade», a précisé samedi le permanencier du parquet de Soissons. «C'est une personne qui roulait à contresens sur la Nationale 2 qui provoque cet accident, pour l'instant on en est là. Les investigations sont en cours», a-t-il conclu.

un manifestant renversé par un camion, le 20 décembre 

Le gilet jaune de 61 ans est décédé jeudi 20 décembre, près d'Agen, renversé par un camion, lors d'un rassemblement à hauteur d'un rond-point près de l'autoroute A62.

Selon le récit des forces de l'ordre, un poids-lourd était immobilisé près d'une station-service lorsqu'un deuxième camion, sans-remorque, a tenté de le doubler, percutant la victime. 

Originaire de Villeneuve-sur-Lot, la victime était venue soutenir le mouvement pour une manifestation symbolique.

 décès d'un automobiliste en marge d'un barrage, le 22 décembre 

Un automobiliste de 36 ans a été tué dans un accident, dans la nuit de vendredi 21 à samedi 22 décembre, en marge d'un barrage des «gilets jaunes» à Perpignan (Pyrénées-Orientales). 

Lorsque l'accident s'est produit, six camions étaient arrêtés sur les lieux. Le dernier de la file, qui a été percuté, était en feu de détresse. Son chauffeur discutait avec des «gilets jaunes» au moment du choc. 

Il s'agit de la 10e et dernière victime en marge du mouvement social. 

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