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Les dons aux associations en chute libre en 2018

Les Restos du cœur font partie des associations les plus touchées par cette baisse des dons. Les Restos du cœur font partie des associations les plus touchées par cette baisse des dons. [© ADRIEN MORLENT / AFP]

L'année 2018 n'a pas été un bon cru pour les dons. Associations et fondations caritatives de l'Hexagone s'inquiètent du recul de la générosité des citoyens, qui découle notamment de mesures fiscales instaurées par le gouvernement en place.

Selon le syndicat France générosités, qui regroupe 97 organisations, il pourrait ainsi manquer, sur l'ensemble de l'année 2018, jusqu'à 10 % de dons sur les 2,6 milliards d'euros habituellement collectés chaque année auprès des particuliers, rapporte Le Monde.

En cause, principalement : la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), transformé en impôt sur la fortune immobilière (IFI), qui a réduit le nombre d'assujettis à 150.000 foyers, contre 300.000 auparavant. Résultat : les plus riches, qui pouvaient jusqu'en 2017 réduire leur imposition de 75 % du montant de leurs dons, dans la limite de 50.000 euros, ne voient plus l'intérêt de faire la démarche. Les chiffres sont éloquents : alors que les contribuables assujettis à l'ISF ont déclaré 273 millions d'euros de dons en 2017, les donations ont diminué de 54 % en 2018, à la suite du remplacement de l'ISF par l'IFI. Générant ainsi un manque à gagner pour les associations de 130 à 150 millions d'euros.

Parmi les associations les plus affectées par cette mutation de l'ISF, la Fondation Abbé Pierre, qui perd deux tiers de ses dons (soit 400.000 euros) et la Fondation Caritas du Secours catholique, qui en perd la moitié (4,5 millions d'euros). Seul le Secours islamique de France voit sa collecte augmenter, de 25 à 26 millions d'euros.

La recherche médicale particulièrement touchée

Mais la suppression de l'ISF n'est pas la seule explication à cet assèchement de la générosité des particuliers. En effet, 28 % des Français imposables au total comptent modifier leurs dons après la mise en place du prélèvement à la source, selon le syndicat. De même, un donateur retraité sur cinq – sachant que les retraités constituent le plus gros des donateurs (60 % ont plus de 60 ans) – a l'intention de réduire, cesser ou reporter ses dons, du fait notamment de la hausse de la CSG, du gel des pensions de retraite, et de l'augmentation de la plupart des charges, assurances, énergies...

Outre Les Restos du cœur, dont les donateurs ne cessent de diminuer, les organismes les plus touchés sont ceux travaillant dans la recherche médicale, tels que la Ligue contre le cancer (- 16 %), qui a lancé fin décembre un appel d'urgence aux Français, l'Institut Pasteur (- 12 % au moins), voire le Téléthon, qui a recuelli cette année largement moins de promesses de dons.

Une situation financière périlleuse pour les besoins des associations, qui ne s'est pas arrangée avec la suppression brutale, en 2017, de 200.000 emplois aidés, particulièrement sollicités dans le milieu associatif. Et qui ne devrait pas non plus s'améliorer pour l'année 2019, au vu des estimations du syndicat.

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