L'acte IX des «gilets jaunes» a été une nouvelle journée de mobilisation émaillée de violences. Ce samedi 12 janvier, ce sont notamment les journalistes, leurs agents de sécurité et les photographes qui ont été pris pour cible aux quatre coins de la France.
Paris
A Paris, un agent de sécurité qui accompagnait un vidéaste de l'AFP a ainsi reçu des coups de matraque de la part des forces de l'ordre. Toujours dans la capitale, une équipe de la chaîne LCI a été attaquée par quelques individus. L'une des journalistes a été jetée à terre, avant d'être protégée par d'autres «gilets jaunes».
Rouen
Une autre équipe de LCI, composée de deux journalistes et de deux agents de sécurité, a été agressée à Rouen (Seine-Maritime). Sur une vidéo partagée par le quotidien régional Paris Normandie, on voit l'un des agents être encerclé par des individus, qui le rouent de coups à terre. Une nouvelle fois, d'autres manifestants ont tenté d'intervenir pour mettre fin à ce passage à tabac.
VIDÉO @paris_normandie. Une équipe de journalistes de la chaîne @LCI ciblée par des manifestants à #Rouen. Les deux journalistes étaient accompagnés de deux agents de sécurité, dont l'un a dû être transporté à l'hôpital.
Suivez notre direct sur les https://t.co/VeQGgFWrvs pic.twitter.com/VmU9bpLOdI— paris_normandie (@paris_normandie) 12 janvier 2019
Il souffre d'une fracture du nez, selon Thierry Thuillier, patron de l'information du groupe TF1. Valérie Nataf, directrice de la rédaction de LCI, a indiqué sur Twitter que le groupe allait «porter plainte contre les agresseurs».
Après les violences inadmissibles à l’encontre d’une de nos équipes @LCI, merci à tous ceux qui ont envoyé ou fait connaître leurs messages de soutien. Le groupe @TF1 va porter plainte contre les agresseurs
— Valérie Nataf (@vnataf) 12 janvier 2019
Toujours à Rouen, une journaliste de France 3 Normandie a été victime de «tentative d'agression physique et intimidations», comme l'a indiqué la chaîne sur Twitter.
A Rouen, tentative d'agression physique et intimidations envers une journaliste de l'équipe de France 3 Normandie lors de la manifestation des #giletsjaunes #ActeIX
— France 3 Normandie (@f3htenormandie) 12 janvier 2019
Pau
A Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, un journaliste de la chaîne locale C l'info Pau a été frappé par un individu en plein direct. «Nous avons été victimes d'une agression de la part de certains 'gilets jaunes' à Pau, tout ça parce qu'on est journalistes et que l'on nous a identifiés comme BFMTV», a expliqué Franck Paillanave sur Twitter. Le message est accompagné de la vidéo sur laquelle on voit une personne lui asséner un coup de pied dans le dos.
Ce soir, nous avons été victimes d'une agression de la part de certains #GiletsJaunes à #Pau, tout ça parce qu'on est journaliste et que l'on nous a identifié comme #BFMTV... Il n'est pas normal d'agresser un journaliste, de BFM ou de n'importe quel média... pic.twitter.com/Grbscn0nS5
— Franck Paillanave (@F_Paillanave) 12 janvier 2019
Il dit avoir été soigné pour une blessure à la jambe, et a tenu à remercier les «gilets jaunes» qui «sont vite intervenus» pour lui venir en aide. Il a également décidé de porter plainte.
Toulon
Le climat était également tendu à Toulon (Var), où deux journalistes vidéo de l'AFP ont été menacés alors qu'ils filmaient les échauffourées. Après avoir trouvé refuge dans un restaurant, ils ont été pris à parti par un jeune homme sans gilet jaune, et ont ensuite été pourchassés par une dizaine de personnes. Ils ont reçu «des claques dans le dos, dans la caméra» et un «coup de pied [...] dans la hanche».
Toulouse
A Toulouse (Haute-Garonne), une journaliste de La Dépêche du midi a quant à elle été menacée dans son véhicule. «On va te sortir et te violer», a crié «une horde de 'gilets jaunes'». Lionel Laparade, rédacteur en chef adjoint chargé du numérique, a précisé sur Twitter que sa consœur a réussi à leur échapper «grâce à l'aide de deux 'gilets jaunes'».
A #Toulouse, une horde de #GiletsJaunes se défoule sur UNE journaliste de @ladepechedumidi SEULE dans sa voiture. "On va te sortir et te violer". Elle a pu leur échapper grâce à l'aide 2 GJ . Honte à eux #Acte9
— Lionel Laparade (@LLaparade) 12 janvier 2019
Marseille
Même ambiance électrique à Marseille, où, au début de la manifestation, une dizaine de personnes a empêché une journaliste de France 3 et deux photographes locaux de travailler. «Les journalistes ne font que mentir», «La seule info, c'est sur les réseaux sociaux», ont-ils scandé.
Par ailleurs, dans la nuit du vendredi 11 au samedi 12 janvier, une cinquantaine de «gilets jaunes» avait également bloqué le centre d'impression du journal L'Yonne Républicaine.