Emmanuel Macron a publié, dimanche soir, sa très attendue lettre adressée aux Français pour le lancement du grand débat. Les responsables politiques de l'opposition ont rapidement taclé son contenu.
Dans sa lettre, le président de la République fixe le cadre du grand débat national et appelle «le plus grand nombre de Français» à participer. Mais pour l'opposition, les termes du débat sont trop contraignants.
Jean-Luc Mélenchon
«Cette lettre sera un flop», a commenté le chef de file des Insoumis. «Ce document, à lui seul, confirme l’incompréhension de Macron sur la nature du moment politique en cours», a-t-il réagi dans un post sur Facebook.
LE COUP DU GRAND DÉBAT - #Macron a écrit aux français une lettre qu’ils liront peut-être, s’ils ont le temps. Cette lettre sera un flop. (...) - Pour lire la suite de la publication allez sur ma page facebook https://t.co/oHhVSuBK7t
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 13 janvier 2019
Olivier Faure
Le premier secrétaire du Parti socialiste, a déploré sur Twitter que l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) soit exclu du débat. «Les conclusions doivent être celles des Français pas celles déjà prévues par le président de la République», a-t-il conclu. Dans un deuxième tweet, il a relayé l'appel de son parti pour un référendum sur le «rétablissement» de l'ISF.
On ne convoque pas tous les Français à 1 débat en leur interdisant de parler par ex de l’ISF. Les conclusions doivent être celles des Français pas celles déjà prévues par le PR. #GrandDebat #LettreAuxFrancais #giletsjaunes
— Olivier Faure (@faureolivier) 13 janvier 2019
@EmmanuelMacron ne veut pas du retour de l’#ISF? Il ne veut même pas qu’on en parle? Imposons lui un référendum sur son rétablissement https://t.co/jm2tmmME76
— Olivier Faure (@faureolivier) 13 janvier 2019
Benoît Hamon
Pour l'ancien candidat à la présidentielle et fondateur de Générations, «la lettre d'Emmanuel Macron est explicite. On ne bougera pas la répartition des richesses et il faut continuer à réduire la dépense publique». «En matière de démocratie, tous les sujets sont ouverts à la discussion sauf le rôle du Président de la République. Faible et prévisible», a-t-il commenté sur Twitter.
La lettre d'@EmmanuelMacron est explicite. On ne bougera pas la répartition des richesses et il faut continuer à réduire la dépense publique. En matière de démocratie, tous les sujets sont ouverts à la discussion sauf le rôle du Président de la République. Faible et prévisible.
— Benoît Hamon (@benoithamon) 13 janvier 2019
Nicolas Dupont-Aignan
Le président de Debout la France estime que le chef de l'Etat «ne cherche qu'à gagner du temps». «Le seul #GrandDébat c'est un #Référendum sur des décisions concrètes. Assez de bla-bla !», a-t-il tweeté.
Avec sa #LettreAuxFrançais, @EmmanuelMacron ne cherche qu'à gagner du temps.
Le seul #GrandDébat c'est un #Référendum sur des décisions concrètes. Assez de bla-bla !— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 13 janvier 2019
Florian Philippot
Selon le président des Patriotes, la lettre d'Emmanuel Macron est «extrêmement longue, illisible, et surtout des questions souvent fermées, orientées, des sujets fondamentaux absents, rien sur l'UE !»
#LettreAuxFrançais : extrêmement longue, illisible, et surtout des questions souvent fermées, orientées, des sujets fondamentaux absents, rien sur l’UE !...https://t.co/lF8qmO7Rj0
— Florian Philippot (@f_philippot) 13 janvier 2019
Fabien Roussel
«Nous ne voulons pas que ce débat soit l'occasion d'éviter de répondre aux questions de justice fiscale et de justice sociale que posent les Français depuis des mois, a réagit dans un communiqué le secrétaire national du PCF Fabien Roussel. Il doit encore moins servir à cautionner des politiques d'austérité encore plus sévères. Il n'est à aucun moment question de "pouvoir d'achat" dans ce courrier aux Français». Il déplore également que le courrier ne contienne «rien non plus sur l'évasion fiscale et les moyens de lutter contre la financiarisation de l'économie».
Laurence Saillet
Pour la porte-parole des LR, interrogée sur LCI, «cette lettre ne permet pas de savoir si Emmanuel Macron va prendre conscience de ses erreurs et va effectivement changer de politique».
Sébastien Chenu
Sur FranceInfo, le porte-parole du Rassemblement national (ex-FN) a déclaré qu'il ne se faisait «aucune illusion sur ce grand débat qui est un grand pipeau national». Le député fustige «un baratin hypocrite qui nous indique simplement que La République en marche et le président de la République en premier, sont comme des poules devant un couteau et ne savent plus où conduire la France».
Les soutiens du président contre-attaquent
Du côté des soutiens du président, plusieurs personnalités politiques sont montées au créneau pour défendre l'initiative d'Emannuel Macron.
Olivia Grégoire
La porte-parole des députés LREM, estime sur Twitter que le président «pose de vrais enjeux sur la table» et qu'il «ouvre toutes les questions notamment celles attendues».
Une #LettreAuxFrançais dans laquelle je reconnais totalement @EmmanuelMacron
un président qui pose de vrais enjeux sur la table #économie #social
un président qui ouvre toutes les questions notamment celles attendues #citoyenneté
un président qui va rendre compte 2/2— Olivia Gregoire (@oliviagregoire) 13 janvier 2019
Julien Denormandie
Le ministre de la Ville et du Logement estime quant à lui que le grand débat national sera l'occasion d'«un exercice inédit du pouvoir. Une démocratie vivante où la voix de chacun est entendue pour continuer à transformer notre pays».
Il y a 20 mois, c’était un projet qui était soumis aux Français à travers les urnes.Aujourd’hui,c’est un débat riche qui est proposé. Un exercice inédit du pouvoir. Une démocratie vivante où la voix de chacun est entendue pour continuer à transformer notre pays #LettreAuxFrancais
— Julien Denormandie (@J_Denormandie) 13 janvier 2019