Quelques heures avant le lancement du grand débat national, Emmanuel Macron a déclaré devant le Conseil municipal de Gasny (Eure) vouloir «responsabiliser» les personnes en situation de pauvreté.
«Les gens en situation de difficulté, on va davantage les responsabiliser car il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent», a estimé le chef de l’Etat.
L'opposition dénonce «une provocation»
Une phrase qui qui n'est pas passée inaperçue, en plein mouvement des «gilets jaunes», et juste avant le lancement du grand débat national. L’opposition a ainsi dénoncé «une provocation» d’Emmanuel Macron.
«Le président n’a pas forcément le sens de l’effort mais celui de la provocation», a ainsi jugé Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.
Le PR n’a pas forcément le sens de l’effort mais celui de la provocation. Plutôt que de chercher à dresser les Français contre les + pauvres il ferait bien de s’intéresser aux + riches qui déconnent en fraudant 80 Mds/an et qui nous coûtent un pognon de dingues ! pic.twitter.com/8iScXjpKUv
— Olivier Faure (@faureolivier) 15 janvier 2019
«Après les ‘illétrés de Gad’, ‘les 'les cyniques et les fainéants', 'le pognon de dingue des minima sociaux', 'les Gaulois réfractaires au changement', 'les gens qui ne sont rien', voici 'les pauvres qui déconnent...», a souligné Régis Juanico, député apparenté PS, énumérant plusieurs phrases polémiques prononcées par Emmanuel Macron depuis le début de son mandat.
Après les « illettrés de Gad », « les cyniques et les fainéants », « le pognon de dingue des minimas sociaux », « les Gaulois réfractaires au changement », « les gens qui ne sont rien », voici « les pauvres qui déconnent... » dixit @EmmanuelMacron en entame du #GrandDebatNational https://t.co/vsABYnacjR
— Régis JUANICO (@Juanico) 15 janvier 2019
«Comment rassembler et apaiser le pays si on continue de stigmatiser et d’opposer les Français entre eux ? Il faut un changement de politique mais aussi d’attitude de la part du pouvoir», a souligné le député LR Daniel Fasquelle.
Monsieur #Macron lance le grand débat en ciblant les français en difficulté qui « déconnent ». Comment rassembler et apaiser le pays si on continue de stigmatiser et d’opposer les français entre eux ? Il faut un changement de politique mais aussi d’attitude de la part du pouvoir.
— Daniel Fasquelle (@DFasquelle) 15 janvier 2019
Valérie Boyer, députée LR, a quant à elle dénoncé «le mépris» d’Emmanuel Macron.
Emmanuel #Macron veut «responsabiliser» les gens en «difficulté» car «il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent» selon lui... l'année 2019 débute comme elle s'est achevée. Des débats s'ouvrent mais toujours le même mépris pour les Français !
— Valérie Boyer (@valerieboyer13) 15 janvier 2019
Vendredi dernier, le président avait déjà été au cœur d’une vive polémique pour avoir déclaré que «beaucoup trop» de Français ont «oublié le sens de l’effort».