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Gilets jaunes : le débat sur de bons rails ?

En plus des cahiers de doléances mis à disposition en mairies, nombre de citoyens, élus ou associations ont déjà ajouté, ou vont ajouter, leur pierre à l’édifice en participant à l’exercice.[AFP]

Un dialogue bien entamé. Plus d’une semaine après son lancement par Emmanuel Macron, le grand débat ­national (GDN), organisé en réponse aux revendications des gilets jaunes, commence à prendre forme dans le pays.

En plus des cahiers de doléances mis à disposition en mairies, nombre de citoyens, élus ou associations ont déjà ajouté, ou vont ajouter, leur pierre à l’édifice en participant à l’exercice. Un moyen, comme l’espère l’Elysée, d’avancer après deux mois de crise.

Des échanges en bonne voie

Depuis plusieurs jours, les concertations se mettent progressivement en place un peu partout sur le territoire, des petites villes comme Saint-Menoux (Allier) ou Panzoult (Indre-et-Loire) aux métropoles comme Paris, Strasbourg ou Marseille, en passant par l’outre-mer. Même certains Français expatriés à San Francisco, Bangalore (Inde) ou encore à Da Nang (Vietnam) ont orchestré leurs propres délibérations à l’étranger.

Ainsi, plus de 900 événements («ren­contres», «réunions publiques», «déjeuners-débats») étaient déjà déclarés, mardi soir, sur le site internet du GDN, qu’ils soient tenus dans des salles de fêtes, des mairies, des centres culturels, voire des places publiques. Un chiffre «très encourageant», selon Emmanuelle Wargon, l’une des deux ­ministres chargés d’animer la concertation, et qui ne cesse de grimper.

Parmi ces débats, dont les premiers se sont déroulés sans accroc notable, près de la moitié est  organisée par des élus locaux, 40 % par des ­citoyens, et le reste par des associations ou des PME. Et si l’exécutif a cantonné les discussions à quatre thématiques (fiscalité, écologie, organisation de l’Etat et citoyenneté), ce sont en priorité les questions du pouvoir d’achat et des inégalités qui en ressortent, sans compter le retour de l’ISF (exclu par le président) et la limitation à 80 km/h (que l’Etat envisage d’aménager). «On parle beaucoup de la situation actuelle en famille et entre amis, mais ce sont des sujets compliqués, je suis venu chercher des informations», expliquait ainsi, récemment, un retraité lors d’un débat.

De son côté, le gouvernement s’emploie à défendre le bien-fondé de ce GDN. Après deux débats marathons dans l’Eure et le Lot, la semaine dernière, ­Emmanuel ­Macron est attendu jeudi dans la Drôme pour se confronter à une soixantaine de maires et de parlementaires. Dans un registre plus ludique, destiné à convaincre un ­public plus jeune, la secrétaire d’Etat à l’égalité des sexes, Marlène Schiappa, va coanimer, vendredi, une émission spéciale GDN, avec Cyril Hanouna sur C8, intitulée La parole aux Français.

Des opposants déterminés

Si certains gilets jaunes se prêtent à l’exercice, la plupart doutent ouvertement de l’efficacité du GDN, comme deux Français sur trois (67 %), selon un récent sondage OpinionWay. L’exécutif ayant déjà exclu tout changement de cap, nombre d’entre eux dénoncent un «enfumage».

C’est notamment le cas de Priscillia Ludosky et d’Eric Drouet, deux des initiateurs du mouvement. Ce dernier a demandé mardi, dans une lettre ouverte, à être reçu par le président, qui «persiste à ne pas entendre la gronde». Et ce, sous peine d’intensifier les actions «le jour, la nuit, le week-end, la semaine». L’acte XI, annoncé pour samedi, pourrait donc s’inscrire à plus long terme.

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