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La mort en recul sur les routes

En 2018, 3.259 personnes ont perdu la vie en France métropolitaine, soit 9 de moins que le précédent plancher de 2013. [GUILLAUME SOUVANT / AFP]

Un bilan très encourageant. L’année 2018 a été la moins meurtrière de l’histoire sur les routes de France métropolitaine.

L’an dernier, 3.259 personnes ont en effet perdu la vie, soit 9 de moins que le précédent plancher de 2013.

«Ce sont des résultats historiques», a déclaré, ce lundi 28 janvier, le Premier ministre, Edouard Philippe, depuis le centre de réadaptation de Coubert (Seine-et-Marne), structure de référence dans la prise en charge des polytraumatisés de la route.

Un lieu symbolique puisque c’est là, le 11 décembre 2017, qu’il s’était dit favorable «à titre personnel» à l’abaissement à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur les routes secondaires, aujourd’hui en vigueur.

Tous les voyants au vert

La satisfaction du gouvernement est d’autant plus grande que 2018 marque une réelle rupture, après trois années consécutives de hausse de 2014 à 2016.

Comparé à 2017, marquée par une stagnation, tous les indicateurs sont désormais orientés à la baisse. L’an dernier, il y a eu ainsi 2.813 accidents et 3.950 blessés de moins (- 4,8 % et -5,4 % respectivement).

Encore plus spectaculaire, le nombre de personnes hospitalisées a chuté, lui, de 24,8 %, ce qui représente 6.868 individus épargnés.

Autres points positifs, la mortalité des deux-roues motorisés baisse également (- 4%), de même que celle des piétons (-1,9 %).

De bons chiffres qui pourraient  indiquer que la politique menée depuis un an commence à porter ses fruits.

En janvier 2018, le gouvernement avait notamment décidé d’introduire la vidéo pour verbaliser les automobilistes ne respectant pas la priorité des passants aux passages piétons.

Il avait, d’autre part, décidé de s’attaquer aux dangers du téléphone portable au volant en durcissant de façon décisive les textes en vigueur. Cette utilisation sera ainsi prochainement passible d’un retrait de permis dans certains cas définis.

Mais, surtout, Edouard Philippe voit, dans ce bilan 2018 positif, la traduction concrète de sa mesure la plus emblématique : la limitation à 80 km/h sur les 400.000 routes à double sens sans séparateur central du pays. En six mois, ce sont 116 vies qui, a-t-il affirmé, auraient été épargnées.

Un coup de frein sur les 80 km/h ?

Malgré son apparente efficacité, cette dernière mesure continue pourtant de cristalliser une immense colère.

D’abord dénoncée au niveau des territoires, elle a servi de détonateur, parmi d’autres, à la crise des gilets jaunes.

Au point que, le 15 janvier dernier, en lançant le grand débat dans l’Eure, Emmanuel Macron s’est dit ouvert à des «aménagements» sur le sujet.

Concrètement, cette limitation pourrait ne plus être obligatoire sur toutes les routes secondaires, mais uniquement sur les tronçons les plus accidentogènes, en accord avec les élus de terrain, comme les maires ou les préfets.

De quoi satisfaire ces derniers, qui déplorent ne pas être assez écoutés, et les associations d’automobilistes, mais qui sonnerait comme un désaveu pour Edouard Philippe, en première ligne depuis le début sur ce dossier.

De même, les organisations de victimes d’accidents sont vent debout. Pour Chantal Perrichon, la présidente de la Ligue contre la violence routière, de tels aménagements ne seraient ainsi qu’un «retour à la féodalité, avec des barons qui avaient le droit de vie ou de mort sur les serfs». 

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