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Vers une pénurie de cartes grises ?

Un employé de la société Arjowiggins jette une palette de bois dans un feu, le 28 janvier 2019 à Jouy-sur-Morin, alors qu'il brûle une partie du stock de l'usine destinée à la production de cartes grises pour réclamer un «plan social digne». Un employé de la société Arjowiggins jette une palette de bois dans un feu, le 28 janvier 2019 à Jouy-sur-Morin, alors qu'il brûle une partie du stock de l'usine destinée à la production de cartes grises pour réclamer un «plan social digne». [Sarah BRETHES / AFP]

Pour alerter les pouvoirs publics sur leur situation et obtenir de meilleures indemnités de départ, les 200 salariés de la société Arjowiggins, seule entreprise à fabriquer du papier sécurisé pour l'administration, notamment pour les cartes grises, ont déjà brûlé une partie de leur stock.

Le site est en effet sur le point de fermer pour liquidation judiciaire, et la production s'est arrêtée le 16 janvier. Les salariés ont reçu le soutien des «gilets jaunes» du département.

Patrice Schaafs, délégué syndicat CGT et secrétaire du comité central d’entreprise, a expliqué la détermination des employés : «Nous avions donné 48 heures à Bercy pour réagir. Nous avons mis une seconde bobine au feu à l’issue de ce délai. Depuis, deux bobines par jour y passent», a-t-il indiqué.

Dimanche, sept bobines de 200 kg avaient déjà brûlé. Il y en aurait une centaine en tout, soit «l’équivalent d’un an de commandes».

«Nous sommes les seuls en France à en produire»

D'après le représentant syndical, «l’État a un besoin urgent de ce papier car nous sommes les seuls en France à en produire. D’ici deux mois, il y aura une pénurie de cartes grises».

Arjowiggins est en effet la seule société française à produire le papier sécurisé qui sert aux cartes grises, mais aussi aux billets et aux chèques de banque, aux passeports français et à d’autres documents fiduciaires.

En plus de conditions de licenciement qu'ils jugent «indécentes», les salariés dénoncent également un «scandale financier». Selon eux, 250 millions d’euros auraient été versés par l’État à l’ancien propriétaire Sequana pour la reconversion du site. La société a ensuite été rachetée par le fonds d’investissement suisse Blue Motion Technologies Holding en avril 2018.

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