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«Une limite a été franchie», estime Richard Ferrand après la tentative d'incendie de sa maison

Dans la longue interview accordé au JDD, Richard Ferrand estime que convoquer un référendum le 26 mai prochain, jour des élections européennes, «ne serait pas une bonne idée».[ERIC FEFERBERG / AFP]

Pour le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM), dont le domicile a été la cible d'une tentative d'incendie, «une limite a été franchie». Dans l'interview qu'il a accordée au Journal du Dimanche, il exprime également ses réserves sur la tenue d'un référendum.

Vendredi, un départ de feu avait été constaté au pied de sa maison de Motreff (Finistère). L'élu s'est dit «naturellement choqué, et attristé», et «inquiet aussi à l'idée que (s)a compagne et (s)es filles aient pu se trouver (au) domicile». Il déplore une violence inédite sous la Ve République. «Une limite a été franchie», d'après lui.

«Comme si on pouvait désormais s'autoriser à commettre des actes délictueux ou criminels, singulièrement envers les représentants de la nation. Ce n'est pas un signe de parfaite santé démocratique», pointe l'ancien ministre, qui a déposé plainte.

«Nous observons depuis des mois des débordements»

«Rien ne permet à ce stade d'imputer (cette tentative d'incendie) à qui que ce soit», souligne Richard Ferrand, alors que de nombreux élus de la majorité ont été visés depuis le début de la crise des «gilets jaunes» en novembre.

«Nous observons depuis des mois des débordements, que j'ai régulièrement condamnés en ma qualité de président de l'Assemblée nationale» et qui «visent de nombreux collègues, de tous les bancs, de toutes les sensibilités». Ainsi, «plus d'une soixantaine de députés ont été visés par des dégradations ou des menaces», a-t-il poursuivi.

Le président de l'Assemblée a également tenu à remercier les «parlementaires, des responsables de formations politiques ainsi que les présidents des groupes parlementaires» qui lui ont envoyé des messages «de grande chaleur républicaine», ainsi que les «mots de réconfort» d'Emmanuel Macron.

Un référendum «NE serait pas une bonne idée»

D'autre part, dans la longue interview accordée au JDD, Richard Ferrand estime que convoquer un référendum le 26 mai prochain, jour des élections européennes, «ne serait pas une bonne idée». «Les enjeux européens sont suffisamment importants pour qu'on ne prenne pas le risque de les diluer dans une très hypothétique consultation référendaire.»

«Ne polluons pas ce débat, ne brouillons pas les messages. Un référendum sur des questions ­nationales le jour de l'élection ­européenne ne servirait pas le projet européen. Qui en veut d'ailleurs ?» «Le référendum est un outil parmi d'autres, au service de notre démocratie, a-t-il plaidé. Ne l'agitons pas comme un fétiche.»

Pour lui, le grand débat national «pourrait tout aussi bien se terminer par des lois fortes ou par d'autres types de mesures, réglementaires ou autres». «L'Assemblée nationale se saisira des conclusions de la grande consultation pour qu'un grand débat s'y déroule aussi, sans doute au mois d'avril», a-t-il assuré. «Les réponses ont besoin d'être concrètes, ­cohérentes, progressives et pas forcément spectaculaires !»

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