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Gilets jaunes : qu’est-ce que la grenade GLI-F4, interdite par Christophe Castaner ?

La grenade GLI-F4 peut être tirée en cloche par les forces de l'ordre [Zakaria ABDELKAFI / AFP]. La grenade GLI-F4 peut être tirée en cloche par les forces de l'ordre [Zakaria ABDELKAFI / AFP].

Pointée du doigt comme étant à l’origine de graves blessures, la grenade GLI-F4 vient d'être interdite par le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner. Que lui est-il reproché ?

«Elles n'ont pas une couleur, elles n'ont pas un signalement spécifique et il est arrivé, il y a plusieurs mois, que des policiers soient obligés de les utiliser pour se désengager d'une menace et que des manifestants les prenant volontairement en main se blessent gravement. C'est la raison pour laquelle je pense qu'il nous faut retirer les GLI-F4», a déclaré le ministre de l'Intérieur sur France 3.

La grenade GLI-F4 était considérée comme l’ultime moyen de défense des forces de l’ordre, avant l’utilisation de leurs armes à feu. Elle servait à garder à distance un groupe de personnes hostiles, lors de manifestations qui dégénèrent ou d’émeutes. Son but n'était pas de blesser, mais de réaliser une action de légitime défense.

effet irritant, sonore et de souffle

GLI-F4 signifie «grenade lacrymogène instantanée de type F4». Comme son nom l’indique, elle produit lors de son explosion un nuage de poudre invisible qui produit un effet irritant. Mais pas seulement. Elle émet également une déflagration sonore de 165 décibels à 5 mètres. Soit un bruit plus fort qu’un avion au décollage, décrit le Figaro.

Les 25 grammes de TNT contenu dans l’objet entrainent également un puissant souffle, qui déclenche une onde de choc, ainsi qu’un éclair. «Avec l’explosion, on obtient un choc psychologique et un effet de sidération chez l’adversaire», décrit le colonel.

une utilisation bien réglementée

Contrairement à la grenade de désencerclement, qui ne peut être lancée qu’à la main et en la faisant rouler au sol, la GLI-F4 peut être tirée en cloche à l’aide d’un lance-grenades, dans des zones toujours absentes de personnes.

Depuis la mort de Rémi Fraisse, à Sivens, en 2014, par une grenade offensive OF-F1 (interdite depuis), ses règles d’usage ont été modifiées. La GLI-F4 devait être utilisée par deux agents : le lanceur et le superviseur, qui analysait la situation et guidait le tir.

une dangerosité reconnue

Dans un rapport rédigé conjointement entre police et gendarmerie, en 2014, les forces de l’ordre expliquaient qu’elles étaient favorables à son maintien dans leur arsenal, même si elles reconnaissaient sa dangerosité. Notamment lorsque des manifestants tentaient de s’en saisir pour la renvoyer.

Il s’agissait de l’une des hypothèses possibles pour expliquer ce qui s’était notamment produit samedi 9 février, lorsqu'un jeune homme avait eu quatre doigts arrachés. De nombreux avocats s'étaient alors insurgés contre son utilisation. Le gouvernement leur a finalement donné gain de cause.

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