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Vers une fermeture de Ford Blanquefort après l'échec de la reprise

Des slogans contre la fermeture de l'usine Ford de Blanquefort peints sur un panneau à l'entrée du site, le 18 février 2019 [GEORGES GOBET / AFP/Archives] Des slogans contre la fermeture de l'usine Ford de Blanquefort peints sur un panneau à l'entrée du site, le 18 février 2019 [GEORGES GOBET / AFP/Archives]

Ford a confirmé lundi qu'il refusait la dernière offre de reprise de Punch Powerglide pour son usine de Blanquefort, près de Bordeaux, préparant sa fermeture et un plan social pour ses 800 salariés.

«Ce matin, Ford a confirmé à ses salariés ne pas accepter la dernière proposition du repreneur potentiel et rester concentré sur l'approbation du plan social», a déclaré un porte-parole de l'entreprise à l'AFP. Il a affirmé que, pour le constructeur américain, ce plan reste le choix «permettant aux salariés d'avoir le plus de visibilité sur leurs options à venir».

La tentative de sauvetage semble donc avoir définitivement échouée.

Selon une source proche du dossier, une réunion prévue lundi en fin d'après-midi à Bercy avec les syndicats devrait être l'occasion d'entériner la fermeture de cette usine de boîtes de vitesse, en l'absence de repreneur solide et faute d'accord de Ford pour une solution alternative.

Le délégué interministériel aux restructurations d'entreprises Jean-Pierre Floris avait déjà annoncé vendredi ce choix de Ford aux syndicats de l'entreprise, qui en avaient informé les médias. Mais ni l'entreprise ni Bercy, qui s'est beaucoup impliqué dans ce dossier, ne l'avaient confirmé jusqu'ici.

«Si cette décision de Ford devait être confirmée, nous exigerions de l'entreprise qu'elle prenne toute ses responsabilités sociales et financières vis-à-vis de ses salariés et du site industriel», avait simplement déclaré vendredi un responsable au ministère des Finances, laissant entendre que le gouvernement se résignait à voir fermer l'usine.

L'entrée de l'usine Ford de Blanquefort, le 18 février 2019 en Gironde [GEORGES GOBET / AFP]
L'entrée de l'usine Ford de Blanquefort, le 18 février 2019 en Gironde

Après le rejet d'une première proposition de reprise à la mi-décembre, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait eu des mots très durs contre Ford, qualifiant sa décision de «trahison», puis n'écartant pas une nationalisation provisoire du site.

Revitalisation

L'administration avait rejeté le plan social fin janvier et le gouvernement avait profité du répit pour faire pression sur tous les acteurs afin de trouver une solution.

La nouvelle offre de reprise de Punch Powerglide, jamais détaillée, avait été annoncée triomphalement par Bercy lundi dernier.

Cependant, même les syndicats se montraient «inquiets» face à l'offre de Punch qui maintenait environ la moitié des emplois, mais n'était pas accompagnée de lettres d'intention de clients, faisant redouter un carnet de commandes insuffisant pour faire tourner l'usine.

L'option d'une nationalisation ne semblait plus sur la table lundi.

D'après les syndicats, M. Floris n'a évoqué avec eux qu'une «revitalisation» du site.

Alain Juppé, encore maire de Bordeaux quelques jours avant son départ pour le Conseil constitutionnel, a demandé à l'Etat «d'exiger de Ford de prendre enfin ses responsabilités pour financer un vrai plan de revitalisation».

Mais pour Philippe Poutou, délégué CGT de Ford, «la revitalisation c'est du pipeau».

«On ne veut pas discuter de revitalisation, on veut discuter d'une activité sur l'usine», a-t-il assuré.

«Comment fait-on pour qu'il y ait une activité juste après la fermeture de l'usine par Ford sans que cette usine soit détruite et démantelée? Tout ça pose le problème de l'intervention de l'Etat et des pouvoirs publics, d'une stratégie industrielle, c'est de cela qu'on veut pouvoir discuter», a-t-il ajouté.

L'administration doit donner d'ici début mars son avis sur le plan social que Ford a de nouveau déposé, après le rejet du premier.

Un feu vert enclencherait la procédure de fermeture, plus d'un an après l'annonce par Ford début 2018 de son intention de se désengager de cette usine implantée en 1972 aux portes de la capitale girondine.

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