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Un gilet jaune condamné à 3 ans ferme, plus lourde peine depuis le début du mouvement

Le prévenu a reconnu avoir tiré au lance-pierres des centaines de projectiles sur les forces de l’ordre. Le prévenu a reconnu avoir tiré au lance-pierres des centaines de projectiles sur les forces de l’ordre. [© CHARLY TRIBALLEAU / AFP]

C'est le record à ce jour. Un gilet jaune a écopé, ce jeudi, de trois ans et trois mois de prison ferme à Caen. Il a été écroué notamment pour des violences sur des CRS lors des manifestations de début janvier dans la capitale normande, particulièrement touchée par le mouvement.

Cet homme de 43 ans, sans emploi, était poursuivi devant le tribunal correctionnel pour douze chefs d'infractions, dont violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique, rapporte France Bleu. L'accusation s'est appuyée sur les images des caméras de surveillance, montrant à chaque fois le même homme équipé d'un casque, d'un masque chirurgical, de chaussures rouges et blanches, et d'un... lance-pierres.

«J'ai bugué quand j'ai vu à la télé les violences policières contre les gilets jaunes», a expliqué le prévenu durant l'audience. «J'ai pris mon lance-pierres pour viser les forces de l'ordre, les faire reculer pour permettre d'évacuer les manifestants blessés.» Il a reconnu avoir lancé des centaines de billes, d'écrous et de boulons sur les CRS, jugeant qu'eux «ne risquaient rien», car ils ont «des casques et des boucliers». 

UN RÉCIDIVISTE AVEC 18 CONDAMNATIONS AU COMPTEUR

C'était «un affrontement 'première ligne contre première ligne' [...] Il n'est pas un casseur», a de son côté martelé son avocate Me Floriane Gabriel. «C'est une peine lourde. Le contexte social et la politique de répression au niveau national ne servent pas les dossiers des gilets jaunes d'une manière générale.»

Mais c'est bel et bien l'épaisseur du casier judiciaire du prévenu qui a motivé la décision du juge : avec 18 condamnations antérieures, pour d'autres violences mais aussi trafic de stupéfiants, usurpation d'identité (il avait tenté de se faire passer pour son frère lors de son interpellation), ou encore conduite sans permis, l'homme a été jugé comme un récidiviste. Résultat, trois ans ferme pour les violences et trois mois pour l'usurpation d'identité.

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