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Affaire Benalla : les sénateurs saisissent la justice, Edouard Philippe et Richard Ferrand les boycottent

Le Premier ministre Edouard Philippe «a décidé de ne pas aller» jeudi aux questions au gouvernement au Sénat, en signe de désaccord avec la décision de la chambre haute de saisir la justice du cas d'Alexandre Benalla, mais également de proches d'Emmanuel Macron.

Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a de son côté décidé de boycotter une conférence commune prévue avec Larcher

Juste avant la séance, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux avait dénoncé devant les journalistes un acte «politiquement bas et moralement très grave», en fustigeant «un tribunal politique». Si la saisine au sujet d'Alexandre Benalla et Vincent Crase ne faisait aucun doute, une incertitude subsistait sur le fait que les trois responsables de l'Elysée soient concernés.

«Un tribunal politique»

Ces trois responsables en question sont le secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler, le directeur de cabinet Patrick Strzoda, et le chef du groupe de sécurité de la présidence, le général Lionel Lavergne. La commission d'enquête demandait que la justice soit saisie afin de vérifier «un certain nombre d'omissions, d'incohérences et de contradictions» relevées lors de leurs auditions sous serment.

Alexandre Benalla de nouveau dans la tourmente

Alexandre Benalla a écopé, mercredi 20 mars, de nouvelles mises en examen pour d'autres violences en marge des manifestations du 1er mai et pour l'épisode du selfie le montrant avec une amie, a indiqué une source judiciaire.

Convoqué dans la matinée au tribunal de grande instance de Paris, l'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron est ressorti du bureau des juges d'instruction dans l'après-midi avec une nouvelle mise en examen pour «port et détention non autorisé d'armes de catégorie B», et pour «immixtion dans l'exercice d'une fonction publique» et «violences volontaires en réunion sans incapacité», a détaillé la source judiciaire qui confirmait une information du Parisien.

Ces nouveaux soupçons concernent deux volets d'une même information judiciaire menée par trois juges d'instruction : d'une part, l'épisode du selfie le montrant armé, et d'autre part, des soupçons d'ingérence dans l'action de la police.

Il est mis en cause pour son rôle dans une interpellation mouvementée intervenue au Jardin des Plantes à Paris, quelques heures avant les faits de violences de la place de la Contrescarpe, révélés par Le Monde, qui lui ont valu sa première mise en examen, le 22 juillet.

Episode du «pistolet à eau»

Deux mois plus tard, le 24 septembre, Mediapart, avait publié une photo d'Alexandre Benalla, l'air détendu, semblant brandir un pistolet de type Glock à une époque où il n'était pas autorisé à porter une arme en dehors du QG d'En marche! La photo d'Alexandre Benalla, alors membre du service d'ordre de la campagne d'Emmanuel Macron, avait été prise le 28 avril 2017, dans un restaurant à Poitiers, à quelques kilomètres de Châtellerault où le candidat à l'Elysée venait de tenir un meeting.

Interrogé par les juges à ce sujet le 29 novembre, Alexandre Benalla avait prétendu qu'il s'agissait d'un «pistolet à eau» et ne pas se souvenir de ce selfie.

Dans l'attente de vérifications, les juges avaient ce jour-là renoncé à le mettre en examen. Mais depuis, de nouveaux éléments apparus dans l'enquête semblent avoir mis à mal sa défense. Une note Tracfin a notamment révélé qu'il avait effectué des achats dans une armurerie les jours précédant ce cliché.

Mercredi, les juges l'ont également mis en examen pour son rôle présumé dans l'interpellation mouvementée d'un couple au Jardin des Plantes, à Paris. Alexandre Benalla avait déjà été mis en examen le 29 novembre pour l'interpellation litigieuse d'une troisième personne au Jardin des plantes.

Ce jour de 1er-Mai, le jeune homme de 27 ans et son ami Vincent Crase, ex-employé de la République en Marche, se trouvaient en «observateurs» embarqués avec les forces de l'ordre de la Préfecture de police.

Depuis l'été, l'affaire Benalla, qui n'en finit pas d'empoisonner l'exécutif, a donné lieu à l'ouverture de cinq procédures judiciaires distinctes et de nombreux rebondissements. Jeudi, le Bureau du Sénat décidera de saisir ou non la justice au sujet des déclarations sous serment de MM. Benalla et Crase lors de leurs auditions, «susceptibles de donner lieu à des poursuites pour faux témoignage».

Il devra aussi trancher sur le cas de trois responsables de l'Elysée, pour «un certain nombre d'omissions, d'incohérences et de contradictions» relevées lors des auditions.

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