Quelques jours après un contrôle de police, Ange Dibenesha, un homme de 32 ans, a été déclaré en état de mort cérébrale après un arrêt cardiaque. Selon l'analyse tocicologique, une forte concentration de cocaïne dans le sang pourrait être la cause du décès.
Dimanche 31 mars, la préfecture de police avait donné sa version des faits dans un communiqué : «[...] Le conducteur d'un véhicule de marque BMW, en situation d'annulation de son permis de conduire, était dépisté positif au test de l'imprégnation alcoolique [...] Alors que les fonctionnaires interpellateurs étaient en attente d'un véhicule de transport de l'interpellé, ce dernier a ingéré une substance non identifiée. Il a alors été pris de convulsions».
Une version a priori confirmée par l'expert désigné pour l'analyse toxicologique, qui a indiqué jeudi 4 avril qu'une forte concentration de cocaïne dans le sang a pu être à l'origine d'une «intoxication aiguë», ayant antrainé la mort d’Ange. Selon une source proche de l'enquête, le trentenaire aurait régurgité 25 grammes de cocaïne lors de son interpellation. «Ce sont des quantités énormes», a commenté cette source, ajoutant qu'on «ne peut pas estimer combien au total il en a ingurgité».
#AngeDibeneshaMarifa a ingéré une substance "non identifiée" pendant le contrôle de police, puis il a été pris de "convulsions" selon la préfecture de police. Avant d'être pris en charge par le Samu et d'être transporté à l'hôpital. (@LCI) pic.twitter.com/cLRX7A9HcL
— William Molinié (@WilliamMolinie) 31 mars 2019
Ses proches voulaient comprendre
«Mes amis, aidez-moi à comprendre», avait lancé ce week-end la mère d'Ange Dibenesha, dans une vidéo publiée sur Twitter (la famille aurait depuis demandé sa suppression). Le 27 mars, le jeune homme avait été contrôlé au Kremlin-Bicêtre, en région parisienne. Pendant plusieurs heures, sa famille avait cherché en vain à avoir des nouvelles. Deux jours plus tard, l'hôpital de la Pitié Salpêtrière, dans le XIIIe arrondissement de Paris, avait enfin contacté la mère pour lui faire part de l'état de son fils.
L'autopsie réalisée sur la dépouille d'Ange avait déjà révélé que sa mort était probablement «d'origine toxique».
J’ai lu vos réactions et je vous invite a la prudence.
On ne sait pas ce qui s’est passé et pour le moment la famille demande juste des réponses à leurs interrogations.
Personne n’est en mesure d’affirmer quoi que ce soit à cet instant précis.
Pensées à la famille.— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) 31 mars 2019
La colère sur les réseaux sociaux
Rapidement, le hashtag #JusticepourAnge a émergé sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnalités, artistes comme politiques, demandant à ce que les circonstances du décès du jeune homme soient élucidées au plus vite.
«Que son âme puisse reposer en paix et que ses proches puissent avoir justice et vérité sur les circonstances de son arrestation qui a mené à son décès», a ainsi écrit Hélène Sy, présidente de l'association #Cékedubonheur.
ANGE DIBENESHA, jeune français de 31 ans, nous a quitté aujourd’hui.
Que son âme puisse reposer en paix et que ses proches puissent avoir justice et vérité sur les circonstances de son arrestation qui a mené à son décès. pic.twitter.com/WuMlYuhvZz— Hélène Sy (@HeleneSy) 31 mars 2019
Quand un jeune homme fait l'objet d'un contrôle de police, est placé en garde à vue et est rendu à sa famille 48h plus tard en état de mort cérébrale, les siens et la société ont le devoir de demander la lumière sur les faits et l'Etat a le devoir d'y repondre. #JusticePourAnge https://t.co/ekSHDkdVUr
— Benoît Hamon (@benoithamon) 31 mars 2019
Sur son compte Twitter, Alexis Corbière, le député La France Insoumise de la Seine-Saint Denis, s'est interrogé :«Pourquoi ses proches sont prévenus si tard ? Que s'est-il passé ?».
Oui, toute la clarté est indispensable sur les conditions du décès de Ange. Pourquoi ses proches sont prévenus si tard ? Que s'est il passé ? Des réponses sont impératives pour sa famille et pour nous tous. #JusticePourAnge https://t.co/PJf1qrNyW4
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) 31 mars 2019
ceux censés nous protéger, la police. Personne n’accepterait le silence pour explication ! Cette maman veut savoir. Et elle en a tous les droits. Elle ne revendique rien d’autre que cela et ne pas lui répondre serait inhumain et une honte pour notre pays. #JusticePourAnge
— Hapsatou SY (@HapsatouSy) 31 mars 2019
JUSTICE POUR ANGE
— Youssoupha (@youssouphamusik) 31 mars 2019
— Amelle Chahbi (@AmelleChahbi) 31 mars 2019