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Procès de l'arbitrage Tapie : jugement le 9 juillet

Le tribunal correctionnel de Paris rendra le 9 juillet son jugement concernant Bernard Tapie, jugé pour «escroquerie» et «détournement de fonds publics» dans l'affaire de l'arbitrage frauduleux rendu en 2008 pour solder son litige avec le Crédit Lyonnais sur la revente d'Adidas.

Le parquet de Paris a requis lundi cinq ans de prison ferme à l'encontre de l'homme d'affaires pour cet arbitrage «truqué» qui lui a octroyé 403 millions d'euros et dont il était le «co-organisateur» et le «principal bénéficiaire». La défense a de son côté fustigé le «vide sidéral» de l'accusation et l'absence de preuves. 

«Il n'y a rien. Perquisitions tous azimuts, écoutes téléphoniques, et rien. On n'a rien trouvé», a martelé Me Hervé Temime, dernier à plaider pour Bernard Tapie.

Le patron du groupe de médias La Provence et ancien ministre, qui lutte à 76 ans contre un double cancer, comparaissait depuis le 11 mars aux côtés de cinq autres prévenus. Tous contestent une quelconque malversation.

Pour le ministère public, l'arbitrage était «truqué», l'un des trois arbitres, Pierre Estoup étant «à la solde» de Bernard Tapie et de son ex-avocat Maurice Lantourne. Trois ans d'emprisonnement ferme ont été requis contre M. Estoup, haut magistrat de 92 ans, absent au procès pour raisons médicales, et trois ans avec sursis contre Me Lantourne.

Des peines de trois ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis, ont été requises contre l'actuel PDG d'Orange Stéphane Richard, directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy au moment de la décision de recourir à l'arbitrage, et l'ancien président du CDR, entité chargée de gérer le passif du Crédit Lyonnais, Jean-François Rocchi, «complices», pour l'accusation, d'un détournement de fonds publics.

Le parquet a également demandé à leur encontre des amendes et une interdiction de la fonction publique pendant cinq ans. 

La relaxe a en revanche été requise pour un troisième fonctionnaire, Bernard Scemama.

Pendant trois jours, la défense a brocardé une «supercherie» de l'accusation dans une affaire «gouvernée par la raison d'Etat», pointant des «contre-vérités», des «soupçons malveillants» mais rien qui prouverait une escroquerie. 

Parties civiles, l'Etat et le CDR ont demandé le paiement solidaire de 525 millions d'euros de dommages et intérêts pour réparer un «préjudice monumental». Ils réclament en outre respectivement un million et 500.000 euros au titre du préjudice moral.

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