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Paris : les Champs-Elysées pourraient changer de visage à l'horizon 2024

Voici le projet présenté par l'architecte Philippe Chiambaretta, à la demande du comité des Champs-Elysées. Voici le projet présenté par l'architecte Philippe Chiambaretta, à la demande du comité des Champs-Elysées.[© PCA Stream]

C'est la «plus belle avenue du monde», mais elle veut aussi être aimée. L’avenue des Champs-Elysées pourrait bien faire peau neuve, à l’horizon 2024, afin d’améliorer son image auprès des habitants de la capitale et de la région parisienne.

Une conférence de presse a été organisée ce mercredi matin à ce sujet au Petit Palais pour présenter le travail de réflexion en ce sens réalisé depuis six mois par l’architecte Philippe Chiambaretta, missionné par le Comité des Champs-Elysées.

Et ce qui est sûr, c'est que le projet présenté est particulièrement ambitieux, voire irréalisable à l'horizon 2024. Mais comme l'a martellé Jean-Noël Reinhardt, le président du comité des Champs-Elysées – qui n'est absolument pas décisionnaire dans les plans d'urbanisme de l'avenue – il s'agit d'un projet en devenir présenté aux élus locaux et à l'Etat, en espérant que ces derniers s'en emparent.

UN constat alarmant

Car pour Jean-Noël Reinhardt, il y a urgence à redorer l'image de cette avenue devenue «bruyante et stressante». Selon le président du comité, l'axe «le plus fréquenté de Paris, avec 64.000 voitures qui l'empruntent tous les jours» est complètement délaissé par les Parisiens. Et la chaussée de deux fois quatre voies – dévolue à la circulation routière – est souvent considérée comme infranchissable par les piétons.

Un constat que partage l'architecte Philippe Chiambaretta, qui a procédé à des études statistiques poussées – grâce à la data numérique – pour réaliser un diagnostic précis. Et les chiffres parlent d'eux-mêmes : sur 100.000 visiteurs jour sur les Champs-Elysées, seuls 2.000 sont des Parisiens venus y flâner, contre 72.000 touristes et 22.000 salariés. L'avenue apparaît désormais systématiquement au-delà de la 10e place des lieux préférés des Parisiens, qui sont 94 % à avoir une image négative de celle-ci.

Vers moins de voitures et plus d'espaces verts

Pour y remédier, Philippe Chiambaretta propose de réduire drastiquement la place des voitures, avec une avenue repensée en deux fois deux voies et de gommer purement et simplement les limites entre espaces piétons et espaces voitures. En clair, détruire les trottoirs réhaussés pour les aligner avec la route et définir une unité visuelle commune à ces différents espaces, afin de créer une promenade continue sur l'ensemble de l'axe.

Si le projet voit le jour, l'ambition est ainsi de constituer un véritable «couloir écologique depuis le Louvre et les Tuileries jusqu'au bois de Boulogne, en passant par les Champs-Elysées et l'avenue Foch». Les quinze hectares d'espaces verts – aujourd'hui «délaissés» et «boudés» par les Parisiens – pourraient alors être au coeur de ce corridor de verdure. 

Une gestion dynamique des flux au fil des saisons

Autre idée avancée, celle de ne pas figer les espaces dans le temps et de les faire évoluer tout au long de la journée. C'est que Philippe Chiambaretta a appelé «la gestion dynamique de la chaussée». En gros, l'idée est qu'en heures de pointe, toutes les voies de circulation soient ouvertes aux voitures, puis plus qu'une voie pendant l'heure creuse du déjeuner ou le soir tard, pour qu les Parisiens puissent s'y restaurer sans être dérangés par le bruit, les odeurs...

L'avenue – déjà piétonne le premier dimanche de chaque mois – pourrait également être piétonnisée plus régulièrement pendant les week-ends et les soirées, ou comme l'a proposé l'architecte du projet «pendant tout le mois d'août». «Il faut redonner aux Parisiens l'envie d'aller dîner sur les Champs-Elysées», a-t-il souhaité. 

La balle est dans le camp de l'Etat et des élus

«Il faut maintenant une vraie politique», a conclu Jean-Noël Reinhardt, le président du comité des Champs-Elysées, qui a ainsi habilement passé la balle aux élus parisiens à l'instar d'Olivia Polski, l'adjointe à la mairie de Paris en charge du commerce et de l'artisanat ou encore à Jeanne d'Hauteserre, la maire du 8e arrondissement, toutes deux présentes, mais surtout à tous les candidats – déclarés ou non – aux municipales de 2020 à Paris.

«Nous souhaitons que l'avenir des Champs-Elysées s'inscrive dans le programme des prochaines élections municipales», a-t-il conclu, soulignant à nouveau que le projet présenté était «un point de départ et non un aboutissement». Il faudra en effet que cet ambitieux projet soit encore soumis pour étude à la mairie de Paris et à l'Etat, puisqu'il relève de nombreux domaines de compétence. A voir si tous ces acteurs seront prêts à travailler ensemble pour imaginer les Champs-Elysées de demain ?

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