Après l’Oise, la Seine-et-Marne, le Rhône et la Côte-d’Or, les départements des Pyrénées-Atlantiques et du Vaucluse vont interdire à leur tour le port de la barbe pour les pompiers.
La mesure, déjà appliquée dans les trois premiers, et qui entrera en vigueur à partir de juin chez les deux autres, veut améliorer la sécurité des soldats du feu lors de leurs interventions. Les SDIS (Services départementaux d’incendie et de secours) souhaitent ainsi éviter que l’air trouve un moyen de s’infiltrer à l’intérieur du masque respiratoire, qui doit rester parfaitement étanches.
Le risque, si cela n’est pas le cas, est qu’il ne protège plus correctement contre les inhalations de substances toxiques, très dangereuses. «Les pompiers sont aujourd’hui plus touchés par les fumées et les résidus d’incendie que les flammes elles-mêmes», détaille Michel Blanckaert, directeur et contrôleur général du SDIS 64, sur France Bleu Béarn. «Le passage créé par la barbe entre le masque et la peau suffit à faire entrer du gaz et (les) met en péril».
Certains veulent continuer à «suivre la mode»
Alors qu’un arrêté du ministère de l’Intérieur daté du 8 avril 2015 stipule que «le rasage est impératif pour la prise de service, (et que) dans le cas particulier du port de la barbe ou de la moustache, celles-ci doivent être bien taillées et permettre une efficacité optimale des masques de protection», une directive a été envoyée récemment aux différents SDIS de France, annonce France Inter. Comme un rappel à l’ordre, face à la pilosité grandissante des pompiers.
Très à la mode en ce moment, la barbe n’a, en effet, pas épargné les hommes des casernes. Certains affirment d’ailleurs n’avoir aucunement l’intention de se raser. Au risque, pour ceux exerçant dans les départements concernés, de ne plus avoir le droit d’aller au feu.
L’un d’entre eux, le lieutenant Daguerre, du centre de secours de Pontacq (Pyrénées-Atlantiques), a d’ailleurs invoqué sur France Bleu «le droit de suivre la mode». «Ça devient quand même assez intrusif dans la vie des pompiers. On en vient à nous dire comment on doit être». Il reconnait néanmoins que la mesure devra être respectée lorsqu’elle entrera en vigueur, pour la sécurité des hommes.