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Notre-Dame de cœur : l'élan de solidarité après l'incendie

«Cette cathédrale nous la rebâtirons, tous ensemble», a annoncé le chef de l'Etat lundi soir. «Cette cathédrale nous la rebâtirons, tous ensemble», a annoncé le chef de l'Etat lundi soir. [© Ludovic MARIN / AFP]

Après la stupeur, la volonté de faire renaître Notre-Dame de Paris. Alors que les pompiers ont finalement eu raison des dernières flammes, mardi matin, après plusieurs heures de combat, l’élan de solidarité a été immense.

En France, comme dans le reste du monde, la reconstruction du monument apparaît comme une évidence. Emmanuel Macron lui-même a exprimé son souhait, mardi soir, lors d'une allocution télévisée à l'Elysée, de voir la cathédrale rebâtie «plus belle encore [...] d'ici à cinq années».

Des centaines de millions promis

Sans attendre, alors que l’étendue des dégâts n’était pas encore connue, des cagnottes ont été immédiatement ­lancées sur diverses plates-formes de financements participatifs. Quant à la souscription nationale, voulue par le président de la République, elle a dépassé les 3 millions d’euros en moins de 24 heures, sur le site de la Fondation du patrimoine. Selon l’organisme, plus de 13,7 millions d’euros avaient d’ores et déjà été récoltés, mardi, en provenance d’anonymes, d’entreprises ou de municipalités de pays étranger, allant de la Hongrie à la Côte d’Ivoire.

Le monde des affaires (les familles Arnault et Pinault, par exemple, ou encore le groupe Total) s’est quant à lui illustré par les montants, colossaux, de ses dons – défiscalisés à hauteur de 66 %, rappelons-le. Mardi, le total de la somme dépassait les 600 millions d’euros.

Mais cet élan de fraternité autour de la cathédrale parisienne ne se comptait pas uniquement en sommes d’argent et prenait d’autres formes. Le groupe de BTP Vinci a ainsi offert son savoir-faire afin d’aider à la reconstruction de l’édifice religieux, via un «mécénat de compétence». Le groupe Charlois, principal exploitant de chênes en France a affirmé être prêt à mettre «tout ce qu’on peut à dis­position» pour rebâtir la charpente. Même son de cloche chez la fondation ­Fransylva, qui promeut les forêts privées de France, et qui a proposé que chaque propriétaire de bois offre un chêne.

«Tous ces dons et ces initiatives sont très touchants. C’est une chose positive, même si cela n’exonère pas l’Etat», ­explique Jean-Michel Leniaud, directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études en sciences sociales, et spécialiste du patrimoine.

Un long chantier en vue

S’il est encore difficile d’estimer le coût total de la reconstruction d’un tel monument, il est d’autant plus d’en estimer la durée. Elle pourrait s’étaler sur vingt ans, selon certains experts, plus encore selon d’autres. Le bien connu Stéphane Bern, chargé d’une mission sur le patrimoine, craint, lui, de ne plus revoir la Notre-Dame qu’il a connue «de son vivant».

Seule certitude, le chantier sera long, puisque la seule rénovation de la cathédrale, entamée en juillet 2018, devait déjà prendre vingt ans. «Ce qui est ­urgent et déterminant c’est le gros œuvre et la charpente, pour ne pas laisser l’intérieur à découvert. Car la restauration de vitraux ou d’orgues sont des opérations très compliquées», affirme Jean-Michel Leniaud.

A titre de comparaison, la cathédrale de Nantes, qui avait subi un incendie semblable en 1972, n’avait achevé ses travaux de réparation que treize ans plus tard. Anne Hidalgo, la maire de Paris, a quant à elle indiqué qu’elle souhaitait que la cathédrale retrouve «toute sa splendeur» pour les Jeux olympiques de Paris, en 2024. Le rendez-vous est pris.

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