Plusieurs centaines de militants climat se sont déployés vendredi matin à La Défense, près de Paris, dans plusieurs lieux symboliques de l'«alliance toxique» entre états et multinationales qu'ils accusent d'être «responsables» du réchauffement climatique.
Les forces de l'ordre ont procédé à plusieurs évacuations à la tour EDF et à la Société Générale. Les militants occupaient aussi l'entrée du siège de Total et la tour Séquoia qui abrite une antenne du ministère de la Transition écologique.
#LaDéfenseBloquée : l'évacuation est en cours du côté de @EDFofficiel mais le blocage continue. Soutien et admiration pour les activistes qui ont résisté près de 8h pour bloquer la tour de la multinationale radioactive et dénoncer son rôle dans la #RépubliqueDesPollueurs. pic.twitter.com/e3tFNVLfUh
— Greenpeace France (@greenpeacefr) 19 avril 2019
L'opération avait été préparée dans le plus grand mystère, les militants, qui avaient obligation de suivre la veille une formation à la désobéissance civile, étant prévenus de points de rendez-vous par sms peu avant. Cette action s'inscrit dans le cadre de la «semaine de rébellion» lancée lundi par le tout jeune mouvement Extinction Rebellion dont les actions ont été particulièrement suivies à Londres où les militants ont bloqué des lieux emblématiques comme Oxford Circus. Près de 500 d'entre eux ont été arrêtés depuis le début de la semaine.
Au siège de #Total, l'entreprise a mis à fond le chauffage pour étouffer les activistes bloquant l'intérieur et pour se moquer ouvertement des revendications.
Cohérence totale.#RepubliqueDesPollueurs #LaDefenseBloquée pic.twitter.com/0otQ3tlUiQ— Marion Laporte (@MarionLaporte) 19 avril 2019
En début de matinée, ils étaient plus de deux mille à empêcher l’accès à quatre bâtiments à la Défense : les tours de Total, d’EDF, des locaux du ministère de la transition écologique et solidaire, et de la Société générale. Le mot d’ordre : « Bloquons la République des pollueurs », armés d'une grande banderole frappée des mots «République des pollueurs» aux côtés de l'effigie d'Emmanuel Macron.
Action de blocage des bureaux du ministère de l'Écologie, d'EDF, de Total et de la Société Générale à la Défense. #RépubliqueDesPollueurs pic.twitter.com/E0DMf9nrCc
— Amar Taoualit (@TaoualitAmar) 19 avril 2019
Total, «c'est symbolique, c'est la fabrique du changement climatique», a déclaré à l'AFP Clément Sénéchal, de Greenpeace, une des ONG organisatrices de cette action de «désobéissance civile de masse» avec ANV-COP21 et les Amis de la Terre. «Le sérieux est du côté des activistes», a-t-il ajouté, avant de brandir un des portraits du président décroché dans des mairies ces derniers mois à l'initiative d'ANV-COP21.
À la Société Générale, l’ambiance reste festive. Des activistes invitent les CRS à chanter. Mais jusqu’ici, « on n’entend pas chanter les policiers ».#RepubliqueDesPollueurs https://t.co/SkERkNNnKx pic.twitter.com/5w3soJbNAt
— Reporterre (@Reporterre) 19 avril 2019
Dans la matinée, une vitre de la tour Société générale a été brisée et les forces de l'ordre avaient brièvement utilisé des bombes lacrymogènes pour prendre position à l'intérieur du bâtiment, selon un photographe de l'AFP. «CRS, doucement, on fait ça pour nos enfants», scandaient de leur côté une trentaine de militants assis en rang d'oignon, les bras en l'air, devant la tour Séquoia.
Greenpeace, les Amis et de la Terre ou ANV-COP21, qui ont revendiqué 2.000 participants vendredi, sont habitués des opérations médiatiques pour faire passer leur message, mais généralement organisées en petits groupes avec leurs propres militants. «C'est la plus grosse action que l'on ait organisée», a souligné Pauline Boyer, porte-parole d'ANV-COP21, notant que beaucoup des inscrits n'avaient jamais participé à une action de désobéissance civile.