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«Usage excessif de la force» contre les gilets jaunes : le gouvernement balaie les accusations de l’ONU

Pour le gouvernement, l'usage de la force est proportionné à la violence des gilets jaunes.[MEHDI FEDOUACH / AFP]

En mars dernier, la Haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Michelle Bachelet, avait vivement critiqué la France sur les conditions du maintien de l’ordre lors des manifestations de gilets jaunes.

Elle avait notamment demandé une «enquête approfondie sur tous les cas rapportés d’usage excessif de la force». En cause, notamment, les blessures de certains manifestants par des tirs de LBD (lanceurs de balles de défense), et des journalistes qui auraient été victimes de violences policières.

Dans une longue note de 21 pages, que Le Monde a pu lire, le gouvernement se défend farouchement contre ses accusations. Il estime ainsi que les rassemblements de gilets jaunes ne se déroulaient pas dans le cadre légal de la «manifestation», mais de «l’attroupement». En d’autres termes, il s’agissait de «manifestations qui (ont) dégénéré dans la violence». De quoi justifier l’utilisation d’armes de force intermédiaires pour le maintien de l’ordre, comme les LBD, les grenades de désencerclement ou celles lacrymogènes.

répondre à la violence des gilets jaunes

«A aucun moment le LBD n’est utilisé à l’encontre de manifestants, même véhéments, si ces derniers ne commettent pas de violences physiques ou de graves dégradations», indiquent ainsi la note. Mais dès lors qu’ils s’en prennent aux forces de l’ordre, à d’autres personnes, ou cassent du mobilier urbain ou des vitrines, «il ne s’agit plus de manifestants, mais de participants à un attroupement violent et illégal». De quoi valider l’usage de la force, selon l’argumentaire.

la justice va faire son travail

Face aux accusations de violences policières, à l’encontre de manifestants et de journalistes, le gouvernement opte pour une stratégie de défense très simple : la justice, et seulement elle, déterminera s’il y a eu faute, ou non. Tant que les enquêtes ouvertes n’auront pas rendu leurs conclusions, «il n’est pas possible de déterminer, à ce jour, si les personnes blessées par des tirs de LBD l’ont été dans une situation justifiant le recours à cette arme (…), ou dans une situation d’usage abusif, critiquable».

Concernant les journalistes blessés par les forces de l'ordre, ils ne sont pas mentionnés dans la note, rapporte Le Monde. Est uniquement abordé le cas de ceux victimes de gilets jaunes. Le document indique néanmoins que «27 signalements ont été effectués par des journalistes sur la plate-forme de l’IGPN et dix enquêtes judiciaires ont été ouvertes». Cinq plaintes auraient également été enregistrées. Comme pour les manifestants, la justice doit maintenant faire son œuvre.

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