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Elections européennes : les propositions des partis sur le fonctionnement de l'UE

Une réforme des pouvoirs du Parlement européen est au cœur du programme de nombreux partis. Une réforme des pouvoirs du Parlement européen est au cœur du programme de nombreux partis. [FREDERICK FLORIN / AFP]

Trop éloignée des citoyens, trop lente, trop technocratique... Les critiques contre l'Union européenne sont multiples. Les programmes des partis pour les élections européennes du 26 mai prochain proposent chacun des pistes pour réformer son fonctionnement.

Ils veulent donner plus de pouvoir aux citoyens

Plusieurs partis font campagne pour renforcer les pouvoirs des citoyens dans le fonctionnement de l'Union européenne. C'est le cas notamment d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), qui propose la mise en place d'une assemblée constituante, qui serait chargée d'écrire une nouvelle Constitution européenne. Elle visera à renforcer les pouvoirs du Parlement européen, seule instance européenne dont les membres sont directement élus par les citoyens, en lui donnant notamment le droit d'initiative législative.

Génération.s. souhaite également la mise en place d’une assemblée constituante, composée de représentants de tous les Etats de l'UE, élus démocratiquement, et qui rédigeront une nouvelle Constitution européenne.

Le Parti socialiste (PS), allié à Place publique pour ces élections, souhaite quant à lui faciliter et renforcer le dispositif d'initiative citoyenne européenne (ICE), qui permet en théorie aux citoyens de proposer à la Commission européenne des changements juridiques. La liste menéee par Raphaël Glucksmann souhaite aussi, tout comme EELV, élargir les prérogatives du Parlement européen, «en lui donnant un réel pouvoir législatif».

C'est également le cas de La République en marche (LREM), alliée au MoDem et à Agir, qui veut donner au Parlement européen le pouvoir de proposer des lois. La liste de la majorité souhaite aussi organiser «une conférence pour l’Europe qui réunira les dirigeants européens, des citoyens tirés au sort et des spécialistes de domaines clés». Elle servirait à rassembler les Etats qui souhaiteraient aller plus loin dans la voie de l'intégration en matière sociale, fiscale, budgétaire ou stratégique.

L'UDI envisage elle aussi de modifier le fonctionnement des institutions européennes, en proposant que les commissaires européens soient élus démocratiquement ou encore que le président de la Commission européenne soit élu par les eurodéputés, en fonction des résultats des élections européennes.

Enfin, Lutte ouvrière (LO) veut renverser le capitalisme, seule manière selon le parti de «construire une Europe sociale soucieuse des peuples».

Ils veulent également donner plus de pouvoir aux citoyens, tout en limitant les marges de manoeuvre de l'UE

Même si la recherche d'une Europe plus démocratique fait également partie de leur programme, d'autres partis souhaitent dans le même temps réduire les marges de manoeuvre de l'UE, pour augmenter celles des Etats membres de l'Union. C'est le cas par exemple du Rassemblement national (RN), qui propose la suppression de la Commission européenne, le transfert de son pouvoir d'initiative législative au Conseil de l'UE (composé des ministres des pays membres de l'UE compétents sur le thème abordé), et un Parlement européen composé de «parlementaires nationaux délégués par les Etats membres».

Debout la France est sur la même ligne, puisque le parti souverainiste propose aussi la suppression de la Commission européenne, et la garantie d'un «droit de veto aux 5 pays européens (France, Allemagne, Italie, Espagne, Pologne) représentant 66 % de la population du continent».

Le Parti communiste (PCF) est de son côté favorable à une nouvelle vision de la coopération, appelée «Union de nations et de peuples souverains et associés». Chaque peuple européen serait libre de choisir les domaines pour lesquels il souhaite s'associer aux autres Etats de l'UE. Une sorte d' «Union européenne à géométrie choisie».

La France insoumise (LFI) veut sortir des traités européens, et les renégocier, afin de «défendre la souveraineté populaire». Ainsi, le parti mené par Manon Aubry pour ce scrutin veut donner le pouvoir d’initiative des actes législatifs au Parlement européen. Dans le même temps, LFI souhaite augmenter les pouvoirs des parlements nationaux, en permettant par exemple aux parlements nationaux de bloquer un texte européen.

Les Républicains (LR) veulent également donner plus de pouvoirs aux citoyens, en réformant l'initiative citoyenne européenne (ICE) «pour la rendre plus accessible et transparente», et en donnant l'initiative législative aux seuls Parlement européen et Conseil de l'UE. Mais ils souhaitent aussi que l'Europe agisse seulement «lorsqu'elle a une vraie plus-value, à l'image de la PAC (politique agricole commune)» et laisse les Etats membres décider le reste du temps.

Ils veulent sortir de l'UE

La mesure phare des Patriotes et de l'UPR, sur laquelle est construit l'ensemble de leur programme, est la sortie pure et simple de l'UE, appelée le «Frexit», en référence au Brexit des Britanniques.

Pour Les Patriotes de Florian Philippot, c'est la «condition de toute politique libre et indépendante», tout comme pour l'UPR, dont le président François Asselineau estime que le Frexit permettrait à la France de «retrouver son indépendance nationale».

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