Meetings, déplacements... A trois semaines du scrutin du 26 mai, le gouvernement se lance officiellement lundi dans la course pour les européennes. A l'heure où la liste LREM se tasse dans les sondages, les ministres sont poussés à s'investir à fond dans la campagne. Le résultat d'un coup de pression mis par Emmanuel Macron.
Lors du Conseil des ministres, mardi 30 avril, le chef de l'Etat s'est emporté contre les membres de l'exécutif, critiquant leur manque d'implication jusque-là dans la campagne de la tête de liste LREM Nathalie Loiseau. Et celui-ci n'a pas hésité à utiliser les menaces. «En substance, c’était : si on est deuxième aux européennes, il y a de grandes chances pour que ce Conseil des ministres ne se tienne pas avec toutes les mêmes têtes dans un mois», a confié une source gouvernementale au Parisien.
Les ministres paraissent avoir entendu le message, et veulent montrer qu'ils ont monté leur engagement d'un cran. Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les hommes et les femmes, a ainsi participé mardi 30 avril à une réunion publique au Mans (Sarthe), aux côtés de cinq candidats LREM de la liste «Renaissance» pour les européennes.
Les événements de ce genre avec des membres du gouvernement se sont multipliés ces derniers jours. Le vendredi 3 mai au soir, c'est la ministre des Armés Florence Parly qui a participé à une réunion publique avec Nathalie Loiseau à L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), pour parler de l'Europe de la défense. Dans le même temps, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire était à Pauillac (Gironde), pour un meeting avec le candidat LREM Gilles Boyer, sur le thème de «l'Europe des territoires et de la ruralité».
Ce dimanche, ce sont Marlène Schiappa et Nathalie Loiseau qui, dans une tribune au JDD, plaident pour une «politique féministe européenne», afin «d'harmoniser par le haut les droits des femmes» : «c'est ce que nous appelons le Pacte Simone Veil», en référence à la première présidente du Parlement européen en 1979.
Macron à un meeting d'ici le 26 mai ?
Mais c'est surtout ce lundi 6 mai que l'exécutif va mettre le paquet. Pas moins de quatre membres du gouvernement seront en effet présents aux côtés de Nathalie Loiseau pour une grande réunion publique à Caen (Calvados) : le Premier ministre Edouard Philippe, la ministre du Travail Muriel Pénicaud, le ministre chargé des Collectivités territoriales Sébastien Lecornu ainsi que Gabriel Attal, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l’Education nationale.
Très motivé d’intervenir en meeting le 6 mai à #Caen au côté d’@EPhilippePM, @NathalieLoiseau et nos candidats ! À fond pour défendre la #Renaissance de l’Europe et la protection des européens.@Renaissance_UE @murielpenicaud @StTRAVERT pic.twitter.com/iWHNxpBIdY
— Gabriel Attal (@GabrielAttal) 30 avril 2019
Avant une apparition en meeting d'Emmanuel Macron lui-même d'ici au 26 mai ? L'idée ferait son chemin dans le camp LREM. D'autant plus que le président de la République a l'air très motivé. «Je vais faire un truc, peut-être un meeting», a-t-il avoué à Paris Match fin mars. Ce pourrait être lors de la grande réunion publique prévue le 11 mai prochain à Strasbourg (Bas-Rhin). «C’est le cœur de l’Europe, ça aurait du sens», a glissé au Parisien une petite main de la campagne. Emmanuel Macron sait qu'il n'a pas le choix : en cas d'échec aux européennes face au RN, en pole position avec 23 % d'intentions de vote (sondage Ifop-Fiducial), la deuxième partie de son mandat pourrait se révéler beaucoup plus compliquée...