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APF France handicap : «la France ne respecte pas les droits fondamentaux des personnes en situation de handicap»

Une manifestation de personnes handicapées sur l'accessibilité aux transports en 2018. Une manifestation de personnes handicapées sur l'accessibilité aux transports en 2018.[Philippe LOPEZ / AFP]

Après une semaine de voyage a travers plusieurs villes de France, la caravane de l'APF France handicap, une association luttant pour les droits des personnes en situation de handicap, arrive à Paris le 14 mai pour une manifestation.

Parmi les principales revendications : la lutte contre la pauvreté, et l'accessibilité au logement, aux transports et aux lieux publics. Ainsi, selon un sondage IFOP, «82% des personnes en situation de handicap déclarent s'en sortir difficilement avec les ressources de leur foyer».

D'autre part, 89% des interrogés concernés sont mécontents de l'action du président. Une colère justifiée, selon Patrice Tripoteau, directeur général adjoint de l'APF.

Pourquoi ce mécontentement est-il si élevé à l'heure actuelle ?

Parce que les personnes en situation de handicap rencontrent des difficultés dans tous les domaines de la vie, du logement au transport. Ils n'ont pas les ressources suffisantes pour financer les aides matérielles comme les fauteuils, ainsi que les aides humaines. Mais surtout, il y avait un espoir avec le président Macron, qui assurait qu'il ferait du handicap une priorité, ce que nous ne ressentons pas. Donc à l'occasion des deux ans du quinquennat d'Emmanuel Macron, nous voulions lui rappeler qu'il reste trois ans pour agir. 

Quelle est la priorité sur les questions de handicap ? 

Ce qu'expriment les personnes, c'est que tout est lié. Ce n'est pas en donnant 90 euros en plus dans le cadre de l'allocation adulte handicapé que l'on agit réellement. Il faut un mouvement d'ensemble, pour aider l'autonomie dans la vie de tous les jours. Une de nos propositions concrètes est d'inscrire le mot handicap dans la constitution. Cela peut se faire lors de la réforme constitutionnelle, sans coût et rapidement, et garantirait le respect des droits des personnes en situation de handicap. 

Ils sont bafoués pour le moment ? 

Oui, la France ne respecte pas les droits fondamentaux de ces personnes. Elle ne respecte pas non plus leur dignité. C'est la ligne directrice de notre événement. 

Est-ce que la colère a déjà été aussi importante par le passé. Selon l'Ifop, 9 personnes concernées sur 10 sont mécontentes du président actuel.

Oui c'est déjà arrivé par le passé. Mais ce qui change aujourd'hui, ce sont les annonces qui ont été faites par le président lors de la campagne de 2017. On nous annonçait un nouveau monde, mais nous restons sur les mêmes positions. Il n'y a pas de nouvelles impulsions. Nous ne demandons pas tout immédiatement, puisque nous avons des propositions concrètes avec un calendrier raisonnable. 

Est-ce que les Jeux de 2024 inspirent un peu d'espoir ? On entend des promesses, avec notamment «les plus grands Jeux Paralympiques de l'histoire», ou une bien meilleure accessibilité aux sites et aux transports...

Pourquoi pas, mais il faut dépasser les effets de communication désormais. Nous ne savons pas encore de manière concrète ce qu'il en sera. D'autant qu'il faudra suivre les délais et les budgets. Ils sont très serrés, et des arbitrages jouent en notre défaveur. Nous devons rester particulièrement vigilants. 

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