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Gilets jaunes aux européennes : trois listes et des poussières

Du fluo de droite à gauche. Au total, 34 listes nationales françaises sont en lice pour les élections européennes. Faute d'avoir réussi à s'unir en vue du scrutin, trois d'entre elles sont étiquetées «gilets jaunes».

Alliance jaune

C'est la seule liste qui se revendique à «100 % gilets jaunes». Fruit d'une alliance entre les représentants de la liste Ralliement d'initiative citoyenne, dite RIC, elle est menée par le chanteur Francis Lalanne (tête de liste), Sophia Alter-Salmeron, avocate qui a défendu plusieurs gilets jaunes (numéro 2), et Jérémy Clément, à l'origine du «RIC» (numéro 3).

Se déclarant non partisane, Alliance jaune plaide pour l'instauration de la taxe Tobin sur les transactions financières, la taxation du kérosène lourd ou encore pour la reconnaissances des ressources naturelles comme entités morales.

Evolution citoyenne

Bien que ne se revendiquant pas des gilets jaunes, Evolution citoyenne affiche une liste de candidats «issus de la société civile», un «panel de citoyens de gauche à droite» dont «90% ont participé à la mobilisation du 17 novembre 2018», selon ses responsables.

Sa tête de liste, Christophe Chalençon, figure médiatique du mouvement dans le Vaucluse, espère un grand chamboulement du paysage politique, avec notamment l'organisation d'«assemblées citoyennes» au cours desquelles les participants pourraient s'exprimer sur les normes soumises au vote du Parlement européen. «Tous les partis sont à la ramasse. Aucun n'est arrivé à capter le mouvement, donc cela veut dire qu'aujourd'hui, les Français, le citoyen attend une autre logique», explique-t-il au micro de France 2.

Début février, la tête de liste, proche des extrêmes (droite et gauche), avait créé une crise diplomatique entre Paris et Rome en rencontrant le numéro deux du gouvernement italien et dirigeant du mouvement antisystème 5 étoiles, Luigi di Maio.

Mouvement pour l'initiative citoyenne

C'est LA liste qui défend mordicus le référendum d'initiative citoyenne (RIC), «en toutes matières» et «au niveau national et européen». Une revendication phare des gilets jaunes. Reste qu'aucun gilet jaune certifié ne compte parmi les candidats du «Mouvement pour l'initiative citoyenne», et que le parti existait avant l'émergence du mouvement en novembre 2018. Aux européennes de 2009, il avait d'ailleurs présenté une liste avec le même acronyme : «Rassemblement pour l'initiative citoyenne». Une tentative de récupération du mouvement qui pourrait bien braquer certains gilets jaunes.

Des gilets jaunes invités sur d'autres listes

En parallèle de ces trois listes estampillées jaune, d'autres gilets jaunes ont été conviés à la photo de classe de différents partis politiques. Comme la liste Jaunes et citoyens, de Jean-François Barnaba, 62 ans, gilet jaune de l'Indre, qui a fusionné avec celle des Patriotes de l'ex-RN Florian Philippot. C'est ce dernier qui va conduire la liste «Ensemble Patriotes et Gilets jaunes : pour la France, sortons de l'UE», avec à son bord dix gilets jaunes.

Egalement tirant sur le fluo, la liste du PCF, menée par le conseiller de Paris Ian Brossat, inclut trois gilets jaunes : Mamoudou Bassoum (5e sur la liste), adjoint PCF à la mairie de Châlette-sur-Loing (Loiret) et ancien champion de taekwondo, Elina Dumont (18e), ex-SDF désormais chroniqueuse sur RMC, où elle avait déjà arboré son gilet jaune, et Aurélien Crifo (63e), militant communiste investi dans le mouvement à Mulhouse (Haut-Rhin).

Enfin, le parti de François Asselineau, l'UPR, dont la sortie de l'UE est le cheval de bataille, se félicite de la présence de deux gilets jaunes sur sa liste : Hugues Maintenay, déjà suppléant d'une candidate UPR aux législatives de 2017, et Julia Vincenza, apparue en gilet jaune lors d'un meeting du patron du parti, le 27 avril, rappelle Franceinfo.

Une question demeure : quelles sont leurs chances ? D'une part, les trois listes indépendantes sont créditées d'à peine 3% des voix, selon les sondages, et d'autre part, sur la quinzaine de candidats ayant rejoint les listes des autres partis, aucun n'est a priori à une place éligible. Par ailleurs, nombreux sont les électeurs à tendance gilets qui confient ne pas vouloir voter pour l'une de ces listes. Certains regrettent même que le mouvement se soit politisé, s'éloignant ainsi de la base populaire et électorale qui l'avait fait naître, selon eux. De quoi tuer dans l'œuf le scénario d'une vague jaune lors du scrutin du 26 mai.

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