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Pour qui votent les gilets jaunes ?

Une manifestation de gilets jaunes, le samedi 30 mars, à Paris. Une manifestation de gilets jaunes, le samedi 30 mars, à Paris. [© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

A quelques jours des européennes, le Conseil national de la résistance des gilets jaunes, né de la fusion entre les associations «Sans étiquette» et «Mouvement citoyen des gilets jaunes», a dévoilé les résultats d'une simulation de scrutin, réalisée place de la République, à Paris, les samedis 11 et 18 mai.

L'organisation précise que le sondage, indépendant de tout institut ou parti politique, a porté sur les 34 listes en lice pour les élections du 26 mai, mais également sur deux autres listes informelles : l'abstention et le vote blanc. Au total, 1.094 bulletins ont été glissés dans l'urne, soit un chiffre comparable aux échantillons utilisés par les instituts de sondage officiels. Et, si le panel, établi hors des critères de méthodologie classiques, ne se veut pas scientifiquement représentatif, «cette photographie instantanée a l'avantage de la spontanéité de la rue», défend le collectif.

Une vague antisystème et écolo

En pole position des intentions de vote arrivent la gauche radicale, des candidats anti-Union européenne et, dans une moindre mesure, les écologistes. La France insoumise, incarnée par Jean-Luc Mélenchon et la tête de liste Manon Aubry, comptabilise ainsi 113 votes. Suivent l'Union populaire républicaine, le mouvement pro-Frexit de François Asselineau, avec 94 voix, puis les communistes, menés par la tête de liste Ian Brossat, soutenu par 89 bulletins.

L'autre parti prônant une sortie de l'UE, Les Patriotes, de Florian Philippot, recueille de son côté 75 suffrages. Souvent plébiscités lors du scrutin européen, les Verts n'arrivent qu'à la quatrième place, avec 69 votes en leur faveur, juste devant la liste Urgence écologie (65), issue de plusieurs mouvements écologistes.

L'abstention et le vote blanc, les deux listes «bonus» qui ne seront pas comptabilisées lors du scrutin officiel dimanche prochain, connaissent sans surprise un certain succès : 69 électeurs ne se rendront pas aux urnes par conviction politique, et 52 y glisseront un bulletin vierge.

Le rn et lrem boudés

Concernant les listes étiquetées gilets jaunes, celle du chanteur Francis Lalanne, Alliance jaune, devance largement celle du forgeron Christophe Chalençon, Evolution citoyenne, avec 57 voix contre 6. D'autres équipes de candidats tirent leur épingle du jeu, comme Décroissance 2019, avec 47 voix, la liste citoyenne du Printemps européen, portée par Benoît Hamon, de Génération.s (42), mais également le Parti pirate (36), le Parti animaliste (34), Les oubliés de l'Europe, pro-travailleurs libéraux et indépendants (31), Lutte ouvrière (25), ou encore la liste Les Républicains, de François-Xavier Bellamy (21).

Grosse surprise de ce scrutin improvisé : pourtant en tête des sondages à 23,5 %, le RN, qui se targue – comme la plupart des partis se revendiquant antisystème – d'être le seul parti à porter la colère des gilets jaunes, ne recueille finalement que 23 suffrages.

Certains listes connues du grand public restent quant à elles au fond du panier. C'est le cas d'Espéranto (11), de Debout la France, le parti de Nicolas Dupont-Aignan (11) ou encore de l'UDI, incarné par Jean-Christophe Lagarde (11). Enfin, pour la liste LREM de Nathalie Loiseau, en deuxième position dans les sondages à 23 %, c'est la débâcle annoncée : elle n'a convaincu que 4 gilets jaunes sur 1.094. 

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