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Le déversement de résidus de béton dans la Seine par le groupe Vinci fait scandale

Vinci reconnait avoir déversé des eaux polluées dans la Seine à Nanterre Vinci reconnait avoir déversé des eaux polluées dans la Seine à Nanterre.[© ERIC PIERMONT / AFP]

A Nanterre, une centrale à béton exploitée par Vinci construction a déversé ses eaux usées chargées de traces de ciment directement dans la Seine, en aval de la capitale.

Les faits remontent au 19 mars 2019, lorsqu'un garde-pêche repère – lors d'une tournée de contrôle classique – un écoulement grisâtre anormal qui se déverse dans la Seine sur les rives du chemin de halage à Nanterre (92).

Le coupable ? Le groupe de BTP Vinci construction, qui exploite à cet endroit précis une centrale à béton qui alimente le chantier Eole, le prolongement de la ligne de RER E et qui, manifestement, laisse s'écouler l'eau de rinçage de ses camions directement dans le fleuve francilien.

Une plainte est alors déposée par l'Association agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques (AAPPMA), qui assure que le point de sortie «était bien caché» et facilité «par un grillage». L'institution a déposé plainte pour «abandon de déchet, rejet en eau douce de substance nuisible au poisson et destruction de frayère».

Aussitôt alerté, le groupe a attendu mercredi 24 avril – et la révélation de l'affaire par Europe 1 – pour réagir. Si Vinci construction assume pleinement être à l'origine de cette pollution, le groupe assure cependant qu'il s'agit d'un «écoulement involontaire de laitance de béton». Soit un amas de cailloux, sables et traces de ciment.

«Vinci construction France a immédiatement mis en œuvre les mesures nécessaires pour stopper cet écoulement, notamment avec le nettoyage de la zone et l’évacuation des matériaux vers des centres de traitement adéquats», a ainsi fait savoir le groupe dans un communiqué, au moment où les personnalités politiques ont commencé à s'indigner.

A l'instar de Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France, qui – l'une des premières – a fait part de son indignation face à ce déversement. L'élue a notamment demandé que «des sanctions exemplaires [soit faites] contre ces pollutions sauvages».

En réaction, le conseil régional d'Ile-de-France a voté ce mercredi 22 mai 2019 la suspension des financements au projet de prolongement du RER Eole, tant que le groupe Vinci et son sous-traitant n'ont pas prouvé la remise en état de l'écosystème. La région s'est engagée depuis 2016 dans le financement du RER E pour un total de 175 millions d'euros.

«La Région doit se montrer intraitable. Le pollueur doit payer ! Il faut une veille maximale quant aux risques environnementaux sur ces grands travaux», a souligné le Front de gauche.

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