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Au QG des Républicains, le fiasco redouté est arrivé

20h rue Vaugirard. Le couperet est tombé : la liste Les Républicains menée par François-Xavier Bellamy ne rassemble que 8% des voix. Un score plus que décevant pour la droite, qui doit maintenant affronter ses propres divisions.

Les Républicains ont préféré rester «à la maison» pour cette soirée électorale. Au chaud, au siège du parti dans le XVe arrondissement de Paris. Une décision qui paraît maintenant raisonnable : avec 8% des voix, selon les premières estimations, le coeur n'est pas à la fête.

L'échec est d'autant plus cuisant que, quelques heures avant, les enquêtes d'opinion plaçaient encore le parti autour des 13%. Avec cette quatrième place, derrière la liste EELV de Yannick Jadot, François-Xavier Bellamy fait presque trois fois moins qu'il y a cinq ans (20,8%).

A l'heure des résultats, la déception se lit sur tous les visages. L'annonce du faible score de la liste de François-Xavier Bellamy a suscité des «oh» de déception de la centaine d'élus et militants présents. Maxime, la vingtaine, la mine dépitée, regrette de ne pas avoir assez mis l'accent sur les propositions écologiques du candidat : «c'est peut-être ça qui nous a manqué». 

Laurent Wauquiez n'a pas tardé à se présenter à la tribune. Quelques minutes seulement après les résultats le chef du parti affiche une tristesse contenue. Son discours est court, sobre. Ses mots vont d'abord aux militants, mais fustigent rapidement La République en Marche, accusée d'avoir été «l'artisan de la progression du Rassemblement National». 

Dans son adresse à la presse, François-Xavier Bellamy, dans une retenue qu'on lui connaît bien, regrette la grande part d'électeurs qui «se sont d'abord exprimés pour voter contre» et une «élection transformée en referendum national». «Quand Laurent Wauquiez m'a confié ce poste, je savais que la tâche serait difficile», se rappelle-t-il.

LA DROITE À RECONSTRUIRE

La droite, en désarroi après l'élection présidentielle, n'a donc toujours pas réussi à convaincre. Si Laurent Wauquiez prévoit «une reconstruction longue et exigeante de sa formation politique», François-Xavier Bellamy lui se donne trois ans pour faire renaître la famille de droite. 

«Les Républicains souffrent, et depuis longtemps, d'un manque d'incarnation», souligne Hugo, représentant du parti dans les Yvelines. Et celui qui l'incarne le parti semble être la raison de tous ces maux : Laurent Wauquiez ne fait pas l'unanimité. «Quand on tracte à Paris, les électeurs nous le disent "J'aime Bellamy, mais je ne voterai pas pour vous parce qu'il y a Wauquiez"», déplore Nicolas Perrin, président des Lycéens Républicains.

Si le désamour pour Laurent Wauquiez est palpable dans les couloirs du QG, les ténors du parti restent fidèles et défendent bec et ongles celui qui a repris le parti après la défaite de 2017, à l'instar de Nadine Morano. 

A l'heure de tirer les conclusions de la débâcle chez Les Républicains, ils sont néanmoins nombreux à prédire un futur radieux pour la tête de liste. «On aurait fait beaucoup moins sans François-Xavier Bellamy», affirme Deborah, 23 ans. Représentante des Jeunes avec Bellamy en Seine-et-Marne, elle a du mal à cacher sa tristesse mais «reste fière de la campagne, fière des valeurs qu'on a défendu». 

Même constat pour Stanislas, militant de 25 ans. «C'est le départ pour une nouvelle aventure», déclame-t-il, un verre de Côtes du Rhône à la main. Le Parisien espère que François-Xavier Bellamy continue «d'éveiller les consciences» et de «remettre le débat au centre». 

 «L'enjeu pour la droite désormais, c'est de marcher avec ses deux jambes», rappelle-t-il néanmoins. Mauvais leadership reproché à Laurent Wauquiez, des positions conservatrices saluées mais qui font défaut à François-Xavier Bellamy dans la campagne : ce nouveau fiasco de la droite rappelle que chez Les Républicains, le rassemblement doit encore faire ses preuves. 

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