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Le procès du meurtre sauvage de Sophie Toscan du Plantier s'ouvre ce lundi

Un meurtre sauvage en Irlande, une victime française et un suspect britannique : le procès du meurtrier présumé de Sophie Toscan du Plantier, Ian Bailey, s'ouvre ce lundi 27 mai en son absence devant les assises de Paris, plus de 22 ans après les faits.

La Française de 39 ans avait été retrouvée morte au matin du 23 décembre 1996, en vêtements de nuit, en contrebas de sa maison isolée de Schull, un village de la côte sud-ouest de l'Irlande où elle était venue passer quelques jours avant Noël. Son corps, gisant dans une mare de sang, avait été découvert par une voisine, avec, à proximité, une grosse pierre et un parpaing, eux aussi maculés.

Selon l'autopsie, Sophie Toscan du Plantier a succombé à de multiples coups portés à la tête et des blessures aux mains démontrent qu'elle s'est considérablement défendue. Le cadavre étant resté dehors recouvert d'une simple bâche pendant 36 heures avant l'arrivée du médecin légiste, l'heure exacte de la mort n'a pu être déterminée et aucune preuve scientifique n'a été relevée sur la scène de crime.

Une extradition attendue

En dépit de cette absence de trace ADN, Ian Bailey, journaliste pigiste et poète auto-proclamé résidant à quelques kilomètres de là, avait rapidement fait figure de suspect. Il portait sur le front et les avant-bras des égratignures qu'il disait avoir eu en découpant des dindes et un arbre de Noël, avait évoqué dans ses articles des éléments censés être connus uniquement du meurtrier et des policiers, et avait assuré ne pas connaître la victime, ce qui avait été contredit par des témoignages.

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L'assassin présumé Ian Bayley, devant la Cour suprême d'Irlande, le 18 janvier 2012 © AFP

Plus déconcertant encore, plusieurs témoins ont affirmé qu'il leur avait avoué le meurtre ou reconnu indirectement celui-ci, notamment sous l'emprise de l'alcool. Des «sarcasmes» selon les avocats du suspect britannique, qui dénoncent une instruction française «uniquement orientée contre Ian Bailey».

«Citizen Kane raté et alcoolique» selon Me Tricaud, Bailey a été placé en garde à vue à deux reprises, en 1997 et 1998, mais n'a jamais été poursuivi par la justice irlandaise, faute de preuves «au-delà du doute raisonnable». Les autorités françaises ont délivré deux mandats d'arrêt à l'encontre de Ian Bailey en 2010 et 2016, mais Dublin a refusé sa remise à la France, invoquant l'absence de réciprocité entre les deux pays en matière d'extradition. S'il est condamné, Ian Bailey devrait faire l'objet d'une nouvelle demande d'extradition, laquelle pourra être «difficilement refusée» par l'Irlande, estime Me Dosé.

Le prévenu encourt trente ans de réclusion criminelle. Verdict attendu vendredi.

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