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Le périphérique de Paris va faire sa révolution

Un rapport sur «les perspectives de changement du périphérique parisien» remis à Anne Hidalgo le 28 mai dernier, qui préconise notamment la réduction de la vitesse et du nombre de voies, a été présenté aux élus ce mardi 11 juin.

La Mission d'information et d’évaluation (MIE), qui planche depuis septembre 2018 sur l'avenir du périph', a proposé une quarantaine de préconisations, dont l'obectif principal est de lutter contre la pollution. Parmi elles, figurent notamment l'abaissement de la vitesse à 50 km/h afin de fluidifier le trafic, et la réduction à deux voies de circulation pour les véhicules classiques.

Les transports en commun, les covoitureurs et véhicules non polluants pourraient alors bénéficier d'une voie dédiée, tandis que la quatrième pourrait être «remise en terre», c'est-à-dire plantée de végétation. Les poids lourds, eux, seraient interdits de circuler sur la boucle de 35 km.

Le périphérique, qui accueille chaque jour 1,2 million de véhicules, ne serait concerné par cette révolution qu'à l'horizon 2020-2030, en particulier à l'occasion des Jeux olympiques de 2024. Mais Anne Hidalgo a indiqué ce mardi vouloir abaisser «rapidement» la vitesse à 50 km/h, «en travaillant avec l'Etat». Elle vise même «dès 2020», a-t-elle confié à France Inter.

Interrogé sur Radio Classique ce mardi matin, François de Rugy, le ministre de la Transition écologique, s'est d'ailleurs dit en faveur d'une modulation de la vitesse maximale autorisée sur le périphérique parisien «en fonction de l'état du trafic et de la qualité de l'air».

Ces mesures sont toutefois encore loin d'avoir été adoptées. Certaines des recommandations («une grande partie», selon le JDD), seront reprises par la majorité et soumises au vote des élus de la capitale lors du prochain conseil de Paris, qui se tiendra le 11 juin. L'idée est de faire du périph' un «boulevard urbain».

Mais les débats s'annoncent d'ores et déjà houleux, même si la MIE (présidée par Laurence Goldgrad, du groupe des Radicaux de gauche, centre et indépendant) regroupe une quinzaine d'élus de tous bords politiques.

Vers un «boulevard urbain apaisé» ?

«S’il faudra attendre la remise du rapport à la maire de Paris pour évaluer la faisabilité de chaque proposition et connaître les arbitrages qui seront rendus, on voit d’ores et déjà se dessiner la volonté partagée des élus parisiens de transformer dans la décennie qui vient cette autoroute en un boulevard urbain, plus apaisé et qui ne représentera plus une rupture entre Paris et les communes voisines», a-t-on réagi du côté de la municipalité.

L'association 40 millions d'automobilistes, elle, a dénoncé dans la foulée «l'absurdité de ces propositions et les conséquences dramatiques de ces mesures sur l'accès à la mobilité quotidienne des usagers de la route franciliens si celles-ci venaient à être mises en œuvre».

vers une gouvernance partagée ?

Alors que Valérie Pécresse, la présidente de la région et d'Ile-de-France Mobilités a regretté que la municipalité parisienne décide seule de l'avenir du périphérique, Laurence Goldgrab répond que «l'ensemble des communes voisines ont été consultées».

«Il y aura une gouvernance partagée autour de ce projet, avec la création d'une structure de pilotage autour du périphérique», a ainsi fait savoir la présidente de la MIE, qui assure que l'ensemble des villes limitrophe travailleront désormais main dans la main sur les question d'urbanisme et de voirie.

Une groupe de travail régional

Justement, Valérie Pécresse a demandé ce lundi 10 juin à Ile-de-France Mobilités de lancer, «en lien avec la région, un groupe de travail sur l’avenir du périphérique d’ici la fin du mois de juin, avec une large concertation associant l’Etat, la municipalité de Paris ainsi que les départements de petite et de grande couronne».

L'objectif affiché étant «d’analyser les usages actuels du périphérique et d’étudier les différents scénarios d’évolution en lien avec la modernisation et le développement du réseau de transports en commun». Les premières conclusions sont attendues à l'automne.

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