Il a été le premier à se voir dénoncer par le désormais célèbre #balancetonporc. Eric Brion, ancien directeur d'Equidia, retrouve son accusatrice, la journaliste Sandra Muller, au tribunal le 29 mai, alors qu'il l'accuse de diffamation.
Pour rappel, Sandra Muller avait dénoncé un harcèlement sexuel à travers un tweet, dans lequel elle l'accuse de lui avoir dit : «Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit». En pleine affaire Weinstein, ce tweet, accompagné du désormais célèbre hashtag #balancetonporc, avait déclenché un déliement des langues sur les réseaux sociaux. La créatrice de #balancetonporc a depuis été récompensée du prix de la personnalité de l'année 2017 par le Time, aux côtés de plusieurs briseuses de silence.
" Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit" Eric Brion ex patron de Équidia #balancetonporc
— Sandra Muller (@LettreAudio) 13 octobre 2017
Mais Eric Brion, qui s'est excusé et a reconnu les propos, a finalement répliqué en portant plainte. Ce dernier assure qu'il s'agissait plutôt d'une «drague lourde» lors d'une «soirée arrosée», et réfute les accusations de harcèlement. Il demande donc 50 000 euros de dommages et intérêts, 15 000 euros de frais de justice ou encore la suppression du tweet accusatoire en réparation.
«C'est de la délation. A aucun moment il n'a la possibilité de se défendre, il est cloué au pilori», explique Nicolas Bénois, l'avocat d'Eric Brion. «Il a été détruit, c'est la victime expiatoire», conclut-il.
Il s'agira du deuxième procès de la sorte après la vague #MeToo. En effet, en avril 2019, Denis Baupin, avait attaqué en diffamation plusieurs femmes qui lui reprochait un harcèlement ou des agressions sexuelles. Il avait perdu son procès. Une seule victime s'étant déclaré contre Eric Brion, il reste cependant difficile d'estimer à l'avance que l'issue sera la même.