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La mise en service du Charles-de-Gaulle Express finalement repoussée d'un an, à fin 2025

Le train doit relier la gare de l'Est, à Paris, et l’aéroport de Roissy. [JACQUES DEMARTHON / AFP]

Elisabeth Borne, la ministre des Transports, a annoncé ce mercredi 29 mai 2019 la décision du gouvernement de reporter d'un an la mise en route du Charles-de-Gaulle Express. Il n'entrera en service que fin 2025, après les JO 2024.

Censé relier directement Paris à l'aéroport de Roissy – à l'origine pour les JO 2024 –, ce train suscitait en effet de nombreuses oppositions. Le préfet de région Michel Cadot, représentant de l'Etat en Ile-de-France, a récemment exposé les deux scénarios alternatifs pour la construction de ce train direct entre la gare de l'Est dans le centre de la capitale et le terminal 2 de Roissy.

Le projet finalement retenu par le gouvernement était défendu par de nombreux élus locaux. Il vise une livraison du nouveau train en décembre 2025. «Moins contraignant, il entraînera moins de tensions et moins de coupures», a détaillé Michel Cadot. Les fermetures de lignes auront alors plus souvent lieu pendant les week-end, soit des périodes souvent moins pénalisantes pour les usagers. En revanche, cette version décalée sera plus coûteuse pour l'Etat.

L'autre scénario prévoyait l'entrée en fonction du CDG Express en 2024, avec quatre mois de retard sur le calendrier initial mais encore à temps pour les Jeux Olympiques de Paris. En contrepartie, cela imposait de lourdes contraintes, avec par exemple «des fermetures de ligne deux ou trois semaines pendant l'été en 2023 et en 2025», a prévenu le préfet. «Et l'exploitation serait restée perturbée sur les transports du quotidien pendant dix-huit mois après sa mise en service», a-t-il précisé.

Pour pallier à ce train qui était prévu pour fonctionner lors des JO de Paris 2024, Elisabeth Borne indique que «des dessertes directes en RER B» vers les différents sites olympiques «vont être étudiées».

Le CDG Express subit des critiques depuis plusieurs mois de la part d'élus et de Franciliens, pour deux raisons. La première : en raison des 1,8 milliard d'euros nécessaires à sa construction, il est accusé d'être «le train des riches», au détriment des investissements dans les transports du quotidien. Et surtout, les travaux de construction pénaliseraient les 15 lourds chantiers déjà prévus sur le réseau du nord de la région parisienne – l'un des plus chargés d'Europe – en faveur des trains de banlieue et des RER.

«Un volume de travaux inédit»

Quelque soit le scénario retenu, le préfet d'Ile-de-France n'a jamais écarté le risque que le CDG Express ne soit pas prêt pour les JO, en raison des retards qui seraient engendrés par «un volume de travaux inédit», comparable «à quand on a fait le métro parisien il y a cent ans», a averti Michel Cadot.

Le lundi 13 mai, Valérie Pécresse, la présidente d'IDF Mobilités et de la région, s'était fortement engagée en faveur du report du projet : «sa réalisation sans décalage de deux ans serait en totale contradiction avec l’affichage du gouvernement sur la priorité donnée aux transports du quotidien». L'élue LR a ainsi mis en garde contre une «décision perdant-perdant avec l’assurance de ne pas tenir l’échéance des JO, compte-tenu du planning extrêmement tendu, et la dégradation inacceptable des conditions de transport des Franciliens.»

A terme, le trajet du CDG Express entre Paris et Roissy devrait durer une vingtaine de minutes et coûter 24 euros.

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