Un an et demi après le changement d'opérateur, le service Vélib' a encore du mal à accélérer. Si bien que les élus parisiens demandent à nouveau des comptes.
Après un léger mieux au premier trimestre 2019, le prestataire Smovengo semble marquer le pas, ce qui l'éloigne de ses objectifs fixés par les autorités d'ici à la fin du mois : 1.400 stations et 20.000 vélos disponibles.
Actuellement, environ 8.000 vélos (2.000 électriques et près de 6.000 mécaniques) sont en circulation, d'après les données en libre-accès mises en lignes par la mairie de Paris. Quant aux stations, 1.277 sont en activité, 68 en travaux et 14 fermées. Ce jeudi, Smovengo revendique «1297 stations exploitées (ouvertes aux utilisateurs et qui fonctionnent)».
Un constat également terne sur le nombre d'utilisation de Vélib'. S'il a bien augmenté régulièrement depuis un an et se situerait désormais autour de 60.000 emprunts quotidiens, d'après les estimations du site de données «alternatif» velib.philibert.info. Un chiffre qui stagne depuis mars.
© velib.philibert.info
Ce manque d'amélioration est lié, selon les commentaires de nombreux internautes, aux manques de vélos utilisables en station, en raison du vandalisme, des défaillances techniques et des délais de maintenance.
Smovengo tente donc de pallier à cela, et vient d'annoncer le début du déploiement de 6.000 deux-roues électriques supplémentaires d'ici à la fin du mois de juillet.
L’arrivée progressive sur le terrain de 6 000 Vélib’ électriques supplémentaires a débuté et se poursuivra jusqu’à la fin du mois de juillet.
Avec les VAE, Vélib’ raccourcit les distances et vous offre la Métropole en mobilité propre. #Vélib #VélibMétropole pic.twitter.com/K3FzzmXYU3— Vélib' (@Velib) 11 juin 2019
De leur côté, les élus de la capitale montrent des signes d'impatience et montent une nouvelle fois au créneau au conseil de Paris. Lors des séances, qui se tiennent jusqu'à jeudi, plusieurs vont proposer des mesures visant Vélib'.
Alors que l'opérateur a déjà écopé de pénalités, certains, comme le groupe UDI, demandent une compensation financière «rétroactive sur les neuf derniers mois», en raison du non-respect des objectifs :
Ce matin s’ouvre le #ConseildeParis pour 4 jours. Suivez les interventions du @GroupeUDIMoDem sur Twitter et sur notre site internet https://t.co/doJ6zkMkBb pic.twitter.com/8H2ayCKiR1
— Groupe UDI MoDem (@GroupeUDIMoDem) 11 juin 2019
D'autres, à l'image de Danielle Simonnet (LFI), vont même jusqu'à demander l'annulation du contrat avec Smovengo, afin de remunicipaliser le service :
Un an et demi après l'attribution de la gestion de #Velib à l'entreprise Smovengo, ça ne fonctionne toujours pas : stations vides, vélos hors service... Je demande la rupture du contrat et la remunicipalisation de Velib.
Mon vœu #ConseildeParis https://t.co/p5piqde65T— Danielle Simonnet (@Simonnet2) 11 juin 2019
La majorité d'Anne Hidalgo a botté en touche. En marge du déjeuner de presse du conseil de Paris, mardi, le premier adjoint Emmanuel Grégoire avait bien relevé «un problème d'exploitation», mais s'était dit «content» de l'existence du service Vélib'.
Mon vœu demandant le remboursement des abonnés @Velib, au prorata du faible déploiement de la flotte de vélos, rejeté par l’Executif, qui considère que le service est aujourd’hui opérationnel.
Les abonnés apprécieront. #velibgate pic.twitter.com/ONUQ1g9PCT— Maud Gatel (@maudgatel) 13 juin 2019
Rendez-vous le mercredi 26 juin prochain pour savoir si Smovengo a réussi à changer de braquet et à rentrer dans les clous des objectifs du Syndicat Vélib'.