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Un an après les annonces pour les quartiers : le bilan des associations

Visite surprise d'Emmanuel Macron (à gauche) et de Julien Denormandie (à droite) dans une association à Évry-Courcouronnes lors du Grand débat Visite surprise d'Emmanuel Macron (à gauche) et de Julien Denormandie (à droite) dans une association à Evry-Courcouronnes lors du Grand débat. [Ludovic MARIN / POOL / AFP]

Tout reste à faire. Un an après les annonces concernant la politique pour les quartiers défavorisés, le gouvernement tire un premier bilan ce 13 juin 2019. Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du Logement, recevra notamment des acteurs de terrain et des associations.

Les principales mesures annoncées devaient améliorer la sécurité, la réussite éducative ou encore les logements et les propriétés. Un plan en apparence ambitieux, mais qui peine à se mettre en place du point de vue des associations concernées.

«Il y a de moins en moins d'acteurs sur le terrain, car il y a de moins en moins de moyens accordés», dénonce Yazid Kherfi, directeur de la Médiation Nomade, une association qui consiste à sillonner les quartiers en soirée afin de créer du dialogue et du lien social. Si son projet ne souffre pas de ce manque de financement, notamment grâce à sa médiatisation, ses trajets en camping-car dans les différentes banlieues livrent un constat sans appel. «Un conseil présidentiel des villes a été créé l'an dernier. Il faut l'écouter, ce sont des gens de terrain, qui savent de quoi ils parlent. Pour le moment, on a l'impression qu'ils ne servent à rien», conclut-il.

D'autres, sont plus nuancés. Séverine Thieffry, directrice de Fête le mur, fondée par Yannick Noah pour permettre aux jeunes de quartiers de pratiquer le tennis, voit un «changement d'état d'esprit» et «une écoute que l'on n'avait pas avant». Elle note également que «visiblement le ministre ne connaît pas les quartiers défavorisés, mais il est ouvert sur le sujet». Un constat qui l'oblige à rester prudente. Car si son association a été sélectionnée, comme 43 autres dites «structurantes», pour recevoir une aide financière de l'État, rien de concret n'est en place pour le moment. «Nous sommes censés signer pour trois ans, mais ce n'est pas encore fait, et on ne sait pas combien nous allons recevoir», explique-t-elle. 

Les petites associations attendent encore

Outre les 44 «grosses» associations qui vont donc se partager une enveloppe de 15 millions d'euros environ, un plan pour les plus petites structures est en «cours d'élaboration», a récemment expliqué Julien Denormandie. Il avait été promis par le président lors de sa visite à Evry-Courcouronnes dans le cadre du Grand débat national. Emmanuel Macron avait d'ailleurs reconnu à cette occasion que la suppression des contrats aidés était devenue «un vrai problème» pour le milieu associatif. Regagner la confiance des élus et des personnes de terrain ne sera donc pas une chose aisée pour le gouvernement. D'autant que le plan Borloo, rédigé et présenté en 2018, qui avait levé beaucoup d'espoir de par son ambition, avait été balayé d'un revers de main par Emmanuel Macron.

En bref, au bout d'un an, si plusieurs pistes sont en cours, il faudra encore patienter pour voir des effets concrets dans ces quartiers. Une lenteur notamment causée par le manque de fluidité de l'administration lorsqu'il s'agit d'interagir avec les associations. Améliorer ce point est l'une des demandes qui revient de la part de ces dernières, qui souhaitent également une garantie de stabilité. «Tous les 4-5 ans, les gouvernements changent. On essaye de faire avec, mais il faut rencontrer de nouvelles personnes, rédiger de nouveaux dossiers, c'est extrêmement chronophage, et cela nous retire du temps pour l'action de terrain», regrette Séverine Thieffry. De quoi donner des nouvelles pistes de réflexion au gouvernement pour les prochains mois. 

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