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Les sénateurs s'abstiennent majoritairement sur la déclaration de politique générale d'Edouard Philippe

Edouard Philippe, à l'Assemblée nationale, à Paris, le 12 juin 2019 [Alain JOCARD / AFP] Edouard Philippe, à l'Assemblée nationale, à Paris, le 12 juin 2019. [Alain JOCARD / AFP]

Les sénateurs, appartenant en majorité à l'opposition de droite, se sont largement abstenus jeudi sur la déclaration de politique générale d'Edouard Philippe, seuls 71 votant pour. Sur 345 votants, 181 ont opté pour l'abstention et 93 se sont prononcés contre, en application de l'article 49-4 de la Constitution, sans engagement de la responsabilité du gouvernement.

Ne demandant «ni un blanc-seing pour la politique de (s)on gouvernement, ni un quelconque ralliement à la majorité», le Premier ministre avait appelé les sénateurs à «dépasser (les) clivages» politiques et approuver sa déclaration sur l'acte II du quinquennat.

Si l'article 49-4 de la Constitution a été utilisé sur d'autres textes au Sénat, c'est la première fois qu'une déclaration de politique générale était soumise à un vote dans une Chambre haute tenue par l'opposition.

Une simple marque de «respect», jurait Matignon. Mais qui poussait aussi le Sénat, contrôlé par LR, à clarifier sa position vis-à-vis d'Emmanuel Macron.

Le chef de file des sénateurs PS Patrick Kanner a fustigé «une logique assez malsaine d'instrumentalisation du Sénat : on veut capter les hésitations, affaiblir les groupes politiques», à neuf mois des municipales.

Principales annonces du Premier ministre [Sabrina BLANCHARD / AFP]
Principales annonces du Premier ministre [Sabrina BLANCHARD / AFP]

La remarque vaut surtout pour la droite qui traverse une crise existentielle après la débâcle aux Européennes.

«Piège»

Devant les députés mercredi, Edouard Philippe a reconnu aller au Sénat «sans penser revenir avec une majorité». Mais ce discours «sera l'occasion pour le gouvernement de détailler le chapitre territorial de l'acte II et le vote permettra à chacun de se prononcer et à nous tous d'y voir plus clair», avait-il ajouté.

Mais le principal enjeu lié aux équilibres politiques du Sénat s'est éloigné mercredi : le Premier ministre a en effet reporté sine die l'examen de la révision constitutionnelle. Jusqu'au «moment propice», et sans doute après les sénatoriales de septembre 2020, où LREM espère gagner du terrain avec ses nouveaux élus aux municipales de mars.

Gérard Larcher a affirmé ne pas comprendre ce qu'il a qualifié de «renoncement» du gouvernement. «La volonté d'aboutir du Sénat a été constante et maintes fois réaffirmée», avait assuré M. Larcher, estimant que «le Sénat ne saurait porter la responsabilité de ce report».

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