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Le mercure va continuer de grimper en France, une canicule inédite s'installe

Des jeunes se rafraîchissent dans une fontaine de l'esplanade du Trocadéro à Paris, le 24 juin 2019 [Christophe ARCHAMBAULT / AFP] Des jeunes se rafraîchissent dans une fontaine de l'esplanade du Trocadéro à Paris, le 24 juin 2019 [Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

Le mercure va continuer de grimper mardi sur la majeure partie de la France, avec plus de la moitié du pays en alerte orange à deux jours du pic attendu de la canicule, inédite pour un mois de juin.

Si la météo sera encore instable dans le nord-ouest du pays, le temps sera sec et très chaud ailleurs, avec une canicule dans de nombreuses régions, avertit Météo France.

Une vigilance orange pour canicule a été lancée sur 53 départements, dont tous ceux des régions Ile-de-France, Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté et Centre-Val-de-Loire.

La chaleur s'est installée lundi sur le centre et l'est de la France. Une précocité inédite qui a déjà poussé les habitants à chercher les coins d'ombre et les pouvoirs publics au branle-bas de combat face aux risques sanitaires.

Gouvernement mobilisé 

Le président Emmanuel Macron, a assuré que «tout le gouvernement» était mobilisé pour faire y face.

Première conséquence importante : les épreuves du brevet des collèges, qui devaient avoir lieu jeudi et vendredi, sont reportées en début de semaine prochaine dans toute la France métropolitaine.

Lundi après-midi, le thermomètre est monté jusqu'à 31,3°C à Paris, 32,4°C à Lyon, 32,8°C à Grenoble, 33,5°C à Clermont-Ferrand, selon l'organisme de la prévision. 37°C ont été atteints à Carpentras, 35°C à Avignon.

Une aide-soignante sert des rafraîchissements aux pensionnaires d'une maison de retraite à Souffelweyersheim, dans l'Est de la France, le 24 juin 2019 [PATRICK HERTZOG / AFP]
Une aide-soignante sert des rafraîchissements aux pensionnaires d'une maison de retraite à Souffelweyersheim, dans l'Est de la France, le 24 juin 2019

Mardi, on progressera d'un cran pour entrer dans l'épisode caniculaire : 34°C prévus à Paris et Reims, 36°C à Nancy, Metz, Strasbourg, 37°C à Lyon, 39 °C à Grenoble. Mercredi, la barre des 40°C sera atteinte à Besançon, Nevers, et le mercure devrait atteindre les 41°C à Clermont-Ferrand ou Lyon.

A Paris, un «nouveau dispositif» pour les véhicules polluants sera mis en place, avec un déclenchement "beaucoup plus rapide» de la circulation alternée face aux pics de pollution, a indiqué le ministre de la Transition énergétique François de Rugy.

En outre, le stationnement résidentiel sera gratuit dès mardi en raison de la pollution atmosphérique attendue en lien avec cette canicule, a annoncé la Ville.

A Lyon, la chaleur était déjà étouffante lundi, les touristes trouvant refuge à l'ombre des «traboules», les passages du Vieux Lyon, d'autres bravant une file d'attente de 50 mètres pour accéder à la piscine du Rhône, d'autres encore cherchant l'ombre des jardins et des musées.

Cette vague de chaleur venue du Sahara ravive le souvenir de l'épisode d'août 2003, qui avait généré une surmortalité de 15.000 personnes sur plus de 15 jours.

L'épisode de cette semaine est sans précédent par son intensité et sa précocité, et ce depuis 1947 et l'établissement de relevés détaillés, souligne Météo-France.

Des pics partout 

Dès le milieu de la semaine, des records vont être établis pour un mois de juin voire "localement tous mois confondus». Le jour le plus chaud sera jeudi ou vendredi.

La canicule s'installe en France et en Europe de l'Ouest [ / AFP]
La canicule s'installe en France et en Europe de l'Ouest

La canicule, qui implique au moins trois jours et trois nuits au-delà d'un certain seuil de température (différent selon les régions), devrait s'étendre au-delà du week-end au moins sur une large moitié du sud-est, indique Etienne Kapikian, prévisionniste à Météo-France. Aucune région ne devrait être épargnée par les pics, y compris le nord-ouest en fin de semaine.

«Ilots de chaleur», les villes souffrent particulièrement, pour cause de sols bétonnés, du manque d'arbres et de l'intensité des activités humaines.

Les pouvoirs publics rappellent la nécessité de boire de l'eau régulièrement, de mouiller son corps et de protéger sa peau. La plateforme d'information «Canicule info service» est accessible au 0800 06 66 66 (numéro vert).

«Je suis une personne âgée donc je reste à la maison», a expliqué à l'AFP Mireille Soler, une Marseillaise de 80 ans. «Je bois beaucoup, je me rafraîchis. Mais c'est inquiétant ces températures, on se demande ce que ça va donner pour les prochaines années».

Des ouvriers travaillent dans la chaleur à Bordeaux, le 24 juin 2019 [MEHDI FEDOUACH / AFP]
Des ouvriers travaillent dans la chaleur à Bordeaux, le 24 juin 2019

L'annonce de ces fortes chaleurs a provoqué une ruée sur les équipements pour rafraîchir l'air, selon plusieurs distributeurs.

La consommation d'électricité sera «importante», avec une «potentielle pointe de consommation estivale jeudi à 13h», mais l'approvisionnement devrait être assuré sans problème, a indiqué le gestionnaire du réseau à haute tension, RTE.

Avec le réchauffement climatique, à l'échelle saisonnière, c'est l'été qui se réchauffe le plus. A Paris, les cinq étés les plus frais ont tous été observés avant 1980.

Selon les scénarios de Météo-France, «le réchauffement pourrait atteindre 2°C à l'horizon 2071-2100» dans le pays par rapport à l'ère pré-industrielle, voire 4°C pour le plus pessimiste, avec des vagues de chaleur deux à trois fois plus nombreuses d'ici le milieu du siècle.

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